10 février 2008

Sentiers de l’île Perrot

Si j’ai choisi d’habiter sur l’île Perrot, c’est en partie parce qu’on y trouve des pistes de ski de fond. Je fais partie des Skieurs de l’Île, le club de ski qui s’occupe des sentiers. Et j’habite à deux minutes de voiture du centre Notre-Dame-de-Fatima, qui sert d’entrée principale au réseau.

C’est vraiment pratique d’avoir des sentiers aussi près de chez moi. Surtout maintenant que j’ai un bébé et que je peux moins souvent m’absenter longtemps pour aller skier.

Skier sur l’île Perrot, c’est d’abord l’occasion de constater que cette île de banlieue possède encore un cœur boisé et sauvage. Les 30 kilomètres de sentiers pour le style classique qui parcourent l’île sont presque tous tracés en forêt. Depuis que je suis arrivé ici il y a quatre ans, la «civilisation» a cependant grugé des bouts de sentiers et cerné de plus près ceux qui restent. Il y a beaucoup de développement résidentiel sur l’île, en particulier du côté de Pincourt.

Le réseau s’étend dans tout le centre de l’île et il y a plusieurs points d’accès signalés par des pancartes «Skieurs de l'île» installées en bordure de rues. Comme je le disais, la tête du réseau se trouve au Centre Notre-Dame-de-Fatima, où on trouve un chalet d’accueil et une boutique de location. C’est là qu’il faut se rendre pour payer son droit d’accès journalier quand on ne fait pas partie des Skieurs de l’Île.

Même si les pistes de l’île sont entretenues avec un traceur tiré par une motoneige, on y fait ce que j’appelle du «ski de brousse». Presque tout le réseau est composé d’étroits sentiers cahoteux serpentant parmi les arbres.

Dans ces conditions, il ne faut pas s’attendre à glisser majestueusement sur nos planches. On skie plutôt cahin-caha parmi les bosses, les trous et les brusques changements de direction. Lors de mes premières sorties, ça m’a vraiment tapé sur les nerfs. Mais j’ai fini par apprécier ce type de ski qui nous garde sur le qui-vive. Pour maintenir un bon rythme dans ce genre de sentier, il faut négocier le terrain en utilisant toutes les techniques existantes et en improviser quelques autres en cours de route.

C’est comme ça que je suis passé maître dans l’art d’accélérer en descendant une bosse pour franchir sans effort la prochaine et de prendre de la vitesse en exécutant un virage en pas de patin dans un tournant trop serré. Même si le terrain est plat, c’est du ski exigeant parce qu’on passe son temps à s’ajuster au terrain et à se relancer. Chaque kilomètre donne l’impression d’en avoir fait deux.

La piste la plus chaotique est La Perdriolle, une boucle de 3 kilomètres située au beau milieu du réseau. Bosses, trous, virages… ça n’arrête pas. La boucle voisine, baptisée Gros-Bois, est dans le même genre. Ailleurs, le problème est moins prononcé. L’Érablière, une boucle de deux kilomètres qui passe à proximité d’une cabane à sucre, est plutôt agréable. Même chose pour les boucles Les Prés (4 km) et Les Hêtres (2 km), de même que le sentier Robert-Meilleur (2,5 km) qui complètent le secteur ouest du réseau.

Plus au nord, la boucle Du Marais (1 km), est un très beau sentier presque pas raboteux. Mais il souvent saccagé par les marcheurs.

Il y a aussi du bon ski à faire dans la partie est du réseau. Le sentier Katimavik, qui fait 6 kilomètres, comporte plusieurs belles lignes droites où on peut «glisser majestueusement» pour un moment. Et encore plus à l’est, on trouve mes deux pistes préférées: La Samarre (4km) et le Boisé Marceau (1,5 km). Il me semble que ces deux sentiers-là sont entretenus moins souvent que les autres. Mais quand c’est le cas, ils sont vraiment très agréables… tout simplement parce qu’ils ne sont pas cahoteux. Chacun comporte aussi une courte pente.

Voilà pour le ski sur l’île Perrot. C’est un réseau qui n’est pas pour tout le monde. Les athlètes cherchant un terrain d’entraînement pour faire de la vitesse ont intérêt à aller skier ailleurs. Même chose pour les débutants peu à l’aise dans les creux et les bosses. Mais si vous êtes ni l’un ni l’autre…

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