27 janvier 2018

Une visite au mont Adstock

À peu près cinq kilomètres tracés sur un terrain de golf accessible gratuitement.

Voilà comment je peux vite vous résumer le «côté ski de fond» de la station de ski alpin du mont Adstock, près de Thetford Mines. 
 
Aujourd’hui, j’ai passé la journée à faire du ski de descente sur cette impressionnante montagne, avec mon fils sur sa planche à neige. Mais ma blonde a plutôt choisi d’aller faire un tour sur les sentiers de ski de fond tracés sur le terrain de golf qui se trouve au pied de la montagne. Alors je peux vous parler un peu de ce petit réseau qui est entretenu par l’organisme Plein Air Adstock.  

Souvent, quand des pistes de ski de fond sont tracées près d’un centre de ski alpin, elles sont entretenues avec une dameuse lourde servant à damer les pentes de la station. Ce qui signifie qu’elles sont à peu près toujours agréables à skier, puisque ces engins-là peuvent recycler la neige la plus glacée. 

Comme vous pouvez le voir sur les photos prises par ma blonde, ce n’est pas le cas à Adstock. On a plutôt affaire à un réseau d’envergure modeste, entretenu avec de l’équipement léger et destiné à la clientèle locale, que ma blonde a trouvé peu commode par une journée de conditions glacées. 

Rien à voir avec les pentes ski alpin du mont Adstock, qui elles valent vraiment le détour. Je ne suis pas assez bon skieur en station pour me lancer dans l’évaluation des centres alpins, mais je peux quand même vous dire que cette montagne a vraiment du caractère.

Je dirais que c’est une moyenne montagne qui se skie comme une grosse. À 330 mètres, son dénivelé est relativement modeste. Mais comme elle très abrupte, même ces pistes vertes et bleues ont beaucoup d’inclinaison et de piquant. Et la vue depuis son sommet est grandiose.

Dans l’après-midi, après quelques heures d’exploration, fiston et moi avons adopté la piste «Contour», qu’on a dévalée à répétition sans jamais s’ennuyer.  C’est exactement le genre de pistes de ski alpin que je préfère, assez étroites et sinueuses pour me donner l’impression que je descends en forêt un peu comme si je suivais une piste de ski de fond format géant. 

On a eu beaucoup de plaisir à se courir après sur cette piste taillée sur mesure pour notre niveau d’habileté. Mettons que celle-là, on va s’en souvenir longtemps !  

 

26 janvier 2018

Prendre la Clé des Bois!


Du soleil, la famille réunie et centre de ski de fond d’exception.

Voilà les ingrédients qui m’ont fait vivre ma plus agréable sortie de ski de fond depuis le début de l’hiver, aujourd’hui, à La Clé des Bois de Saint-Ferdinand.

Ce centre assez peu connu compte parmi mes préférés au Québec pour une grosse raison : la magnifique montagne qui se trouve au beau milieu de son réseau de pistes.

Ce réseau est constitué d’une trentaine de kilomètres d’étroits sentiers tracés à une voie, à peu près tous tracés en terrain montagneux, entre Saint-Ferdinand et le hameau voisin de Vianney.

On parle en effet d’un centre possédant deux portes d’entrée.

L’accueil principal se trouve à Saint-Ferdinand, tout près du village et de la route 165. À partir de là, partir à l’assaut de la montagne est une excursion pour skieur averti. Aller jusqu’au refuge situé à peu près au sommet donne une boucle de 9 km qui comporte à peu près 300 mètres de dénivelé ; et sur le chemin de retour, il faut affronter deux ou trois descentes assez corsées merci.

C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, on a plutôt choisi de démarrer notre randonnée du côté de Vianney, où on trouve un stationnement et une cabane de patinoire ouverte aux skieurs.  De là, pour rallier le refuge dans la montagne, il faut parcourir 3,5 km et composer avec un dénivelé d’à peu près 120 mètres.

On a eu beaucoup de plaisir à faire ce trajet-là aujourd’hui, dans des conditions somme toute assez bonnes. Il a plu plus tôt cette semaine à Saint-Ferdinand, alors il y avait une bonne croûte. Mais il était aussi tombé quelques centimètres de neige, juste assez pour adoucir les sillons granuleux laissés l’engin d’entretien. Une vraie bénédiction pour nous, car c’est le genre de sentiers où ça devient vite périlleux quand c’est glacé.  


Depuis ma visite précédente, qui remontait à 2009, plusieurs éoliennes ont poussé sur la montagne. 

Ça n’a pas l’air de faire l’affaire de tout le monde, puisque j’ai vu de nombreuses pancartes anti-éoliennes dans les parages. Par contre, ç’a fait la journée de mon fils qui n’en revenait pas de voir ces géants et de les entendre gronder en tournant.

Avec ou sans éolienne, la montagne est d'une beauté exceptionnelle ; et en ce vendredi, on l'a eu pour nous tout seuls, tout comme le refuge où on s'est arrêté dîner. 
C’est une belle cabane en bois joliment nichée dans la forêt, où fiston s’est beaucoup amuser à «jouer avec le feu».

En résumé : si vous aimez les sentiers étroits et accidentés, vous devez absolument vous offrir une sortie à La Clé des Bois, par une journée de bonnes conditions. Une de mes cinq destinations ski de fond favorites dans nos Appalaches. 


20 janvier 2018

Une chasse aux descentes à Morin-Heights

Je suis allé à la chasse aujourd’hui ; à la chasse aux descentes dans le «secteur nordique» du réseau de sentiers de ski de la municipalité de Morin-Heights.

Je parle de la zone extrême nord de ce réseau. Un coin de forêt sauvage quadrillé de sentiers nordiques non-entretenus mécaniquement.

Je suis donc parti du stationnement de la montée des Bouleaux, qu’on prend via la route 229 et où il y a d’ordinaire un gars qui attend de son auto pour faire payer aux randonneurs leurs droits d’accès.

Le gars n’était pas à son poste ce matin, quand je me suis lancé en piste… mais il était là pour gentiment m’épingler quand je suis sorti du bois !

J’étais sur mes gros skis de randonnée et de télémark parce que mon objectif était d’accumuler les descentes plutôt que les kilomètres… mais j’ai quand même fini par faire pas mal de distance !

Pourtant, on n’a vraiment pas besoin d’aller loin dans ce coin-là pour trouver du relief. Dès qu’on quitte le stationnement, par la piste Lover’s Leap, on se met à grimper dans une forêt dense qui nous abrite totalement du vent.

En quelques murs abrupts, cette piste nous mène au sommet d’une colline sans nom d’où on a une vue fantastique sur la région.

J’ai fait trois des descentes dans cette colline-là dans ma journée. Et j’ai fait ma meilleure, de loin, quand j’ai dévalé la piste Chasse-Galerie en direction est. 

Il y a là une belle descente longue d’environ 500 mètres, juste assez abrupte et sinueuse, où je me suis vraiment amusé. La piste n’est pas trop cahoteuse et, comme on le voit, sur la photo qui suit, il y a de l’espace de chaque côté pour sortir dans la neige folle.

Du sommet de la colline, il y a aussi toute une descente à faire quand on prend la Lover’s Leap vers le sud pour revenir vers le point d’accès aux pistes. 

Les «murs abrupts» dont je parlais plus tôt forment alors un vrai parcours de fou que je n’aurais jamais réussi à descendre d’une traite sur des skis moins courts et costauds.

J’ai aussi poussé mon exploration jusqu’à une autre colline non identifiée qui se trouve deux kilomètres au nord et qui surplombe les lacs Sainte-Marie et Théodore.

Depuis ce sommet-là aussi, la vue est superbe ; et en rebroussant chemin une fois rendu en haut, j’ai fait une fantastique descente sur la piste Rapide Blanc qui dévale la colline en serpentant de belle façon.

J’ai toutefois trouvé que c’était une trotte de se rendre là sur mes gros skis… surtout sur le chemin du retour quand la température a grimpé au-dessus de zéro et que la neige est devenue très collante.

Bilan de ma partie de chasse : il y a certainement moyen de s’amuser à faire des descentes dans ces pistes-là, même si elles s’adressent d’abord à ceux qui font de la randonnée au long cours. J’ai eu moins de fun sur mes gros skis que dans les sentiers du club de plein air de Sainte-Agathe, par exemple. Mais j’en ai eu quand même !

17 janvier 2018

Explorer le coteau de Terrebonne

J’ai essayé quelque chose aujourd’hui… et ç’a marché juste à moitié.

Je m’étais mis dans la tête qu’il y avait du ski de randonnée et peut-être même un peu de télémark à faire dans le coteau de Terrebonne, l’élément de relief que longe la piste de ski de fond de la TransTerrebonne. Alors je me suis pointé là cet après-midi avec mes gros skis de randonnée pour tester l’idée.

Je suis parti de l’extrémité ouest de la TransTerrebonne, au parc de la Pommeraie, parce que c’est le secteur qui me paraissait avoir le meilleur potentiel de descente… même si le coteau offre à peine une trentaine de mètres de dénivellation.   

Dans ce coin-là, la TransTerrebonne passe au bas du coteau et donne accès à plusieurs sentiers et petits chemins qui grimpent dedans et serpentent au sommet.

Donc, pour faire de la randonnée, pas de problème. On peut monter, descendre et explorer le plateau au sommet du coteau à notre guise.

Quant à faire des descentes… Disons que j’ai dévalé une douzaine de fois le coteau sans jamais vraiment triper une seule fois. Parfois, la pente était trop douce. Parfois, elle était trop courte. Et toujours, j’avais à peine le temps de faire deux ou trois virages.

J’ai fait mes meilleures descentes dans des sentiers où personne n’avait passé depuis la dernière tempête et où je me laissais aller doucement dans l’épaisse couche de poudreuse.

J’ai poussé mon exploration jusqu’à l’endroit où la TransTerrebonne passe sous la rue Urbanova (méchant nom...). C’est juste après cette artère, sur des voies cyclables enterrées de neige, que j’ai eu le plus de plaisir à descendre. Mais rien pour me donner envie de renouveler l’expérience.

Reste qu’on affaire à un coteau resté très sauvage où il y a moyen  de faire une balade en forêt sur une paire de skis. Et c’est peut-être pour faire du ski-raquette que l’endroit présente le plus d’intérêt. 

14 janvier 2018

La CCC et l'arrière-pays du mont Gabriel


Est-ce qu’il y a une bonne traduction du terme anglais «trailhead» ?

J’ai l’habitude d’écrire «point d’accès» pour rendre l’idée. Mais ça me donne l’impression de parler d’un service gouvernemental. «Tête de piste», peut-être ? C’est littéral comme traduction ; mais au moins, ça fait plein air.

Bref, je suis bien content qu’il y ait une «tête de piste» qui donne accès au réseau de sentiers de ski nordique de Plein Air Sainte-Adèle, au sommet du mont Gabriel. Je dirais même que c’est en train de devenir un de mes points de départ favori dans les Pays d’en Haut.

Je trouve ça très agréable d’aller skier là. Depuis Montréal, on est vite rendu au mont Gabriel puisque l’autoroute passe juste au pied. Sur place, on n’a qu’à laisser sa voiture dans le stationnement de l’hôtel et à marcher cinq minutes pour trouver le point de départ de la piste CCC. Et, surtout, on fait du très bon ski sur ce sentier patrimonial et dans ses environs.  

Par contre, évitez l’endroit si vous êtes allergiques aux empreintes de raquette. Il y a aussi des sentiers de raquette dans ce coin et, d’après ce que j’ai vu, les affichettes indiquant que la CCC est réservée au ski sont loin d’empêcher les raquetteurs de l’emprunter.

La CCC commence au bout du chemin Mont-Gabriel, au pied d’une petite colline qui fait partie du terrain de golf de l’auberge.

La piste n’est pas évidente à suivre au départ parce que les balises se font rares. Après qu’on ait grimpé dans la colline jusqu’à une antenne de télécommunication, il faut tourner à droite et traverser une éclaircie pour trouver l’endroit où la CCC s’enfonce en forêt et devient une véritable piste.

Le parcours est bien balisé par la suite… mais elle est quand même un peu difficile à suivre parce qu’elle croise plusieurs sentiers formels et informels. À quelques endroits, on se demande quelle direction prendre.

Il y a une «fourche» que j’aurais dû prendre en photo. À ce moment-là, on skie dans un large corridor, et il faut prendre à gauche dans un étroit sentier facile à manquer pour rester sur la CCC. Alors que si on continue tout droit, on aboutit à une petite route.

Pour une piste de ski nordique, la CCC est plutôt abordable. Elle file vers le nord à coup de courtes montées et descentes qui n’ont rien d’intimidant. Je m’en porte garant jusqu’au lac Renaud puisque je n’ai jamais poussé plus loin. Au-delà, la piste est en pointillé sur la carte de Plein Air Sainte-Adèle, ce qui signifie qu’elle est «à éviter».

Les sentiers formels et informels qu’on croise en parcourant la CCC ajoutent aussi à l’intérêt des lieux. Au hasard d’une «erreur de navigation», j’en ai suivi un qui m’a entraîné dans une fantastique descente jusqu’au pied du mont Maribou.

La CCC passe au sommet de cette colline qui forme un escarpement très à pic sur son flanc sud. Le sentier que j’ai dévalé coupe à travers cette paroi et j’y fais une de mes bonnes descentes de l’hiver. Puis, rendu en bas, j’ai trouvé une pente dans le même genre où j’ai pu remettre ça dans une épaisse couche de poudreuse où un seul skieur était passé avant moi.

Pour compléter ma randonnée, j’ai aussi pris le temps d’explorer le terrain de golf de l’auberge qui est plutôt pentu et d’où on a une vue splendide sur les collines laurentiennes des alentours. 

Bref, on se sent en liberté dans cet arrière-pays du mont Gabriel où on trouve aussi une ligne électrique sous laquelle on peut certainement skier et des pistes de ski alpin abandonnées qui faisaient autrefois partie de la station du Mont Gabriel. 

Je ne sais pas si c’est permis, mais je fomente déjà l’idée d’aller faire un tour sur ces pistes qui se trouvent au nord de la station.  

Autre attrait des lieux : l’après-ski. Après plusieurs heures dehors, moi je trouve ça vraiment agréable d’aller siroter un café dans un endroit aussi civilisé que le bar de l’auberge du Mont-Gabriel. 

C’était le calme plat dans le bar les deux fois où j’ai fait ça, mais l’endroit a son charme avec sa grande baie vitrée qui laisse entrer le soleil couchant. 

 

13 janvier 2018

Pelleter maintenant, skier plus tard

Quand je me suis levé ce matin, il y avait une trentaine de centimètres de nouvelle neige dans notre cours et sur nos deux autos, et les rues de Lachine était presque complètement bouchées.

Avant d’aller profiter de toute cette poudreuse, il a donc fallu que je joue de la pelle pendant deux bonnes heures et qu’on laisse aux conditions routières le temps de s’améliorer.

On est donc arrivé au mont Rigaud vers 14h et, pour la première fois de l’année, on a fait du ski jusqu’à ce que la noirceur s’installe. Malgré le froid qui s’intensifiait ; et malgré le fait que mon fils avait quitté la maison sans son pantalon de neige, ce qui a forcé sa mère à courir Rigaud pour lui en acheter un autre.

Il faisait -16 degrés à ce moment-là, alors on n’a pas glissé longtemps sous les réflecteurs. Mais cette courte expérience nocturne m’a rappelé à quel point l’éclairage artificiel créé une ambiance magique sur une pente de ski. Il faut qu'on fasse une vraie soirée de ski bientôt... 

Dans le remonte-pente, j'ai aussi rencontré un «confrère télémarkeur» que j'ai d'abord pris pour un latino quelconque en l'entendant parler à son fils... mais qui s'est révélé être un improbable Bulgare amoureux de la neige et de l'hiver québécois. Mon coeur a flanché quand il m'a parlé du P'tit Train du Nord et du Corridor Aérobique dans son anglais qui m'a rappelé le film Grand Hotel Budapest. Voilà un immigrant que je parrainerais volontiers!


09 janvier 2018

Skie! Skie! Skie! À Verdun!

«Skie ! Skie ! Skie !»

Voilà quelle était la devise du légendaire Jackrabbit Johanssen, le gars qui a mis le ski sur la carte au Québec.

J’ai suivi ce mot d’ordre aujourd’hui en prenant une heure dans ma journée de travail pour aller faire du ski sur le bord de l’eau à Verdun.

Le père fondateur du ski de fond québécois est mort le 5 janvier 1987 et chaque année, autour de cette date-là, je fais une randonnée pour honorer sa mémoire.

Celle de cette année ressemble aux petites promenades que Jackrabbit faisait quand il était rendu presque centenaire : quelques kilomètres sur le plat, juste pour dire qu’on chausse les skis et qu’on prend l’air.

Cette courte balade m’a quand même permis de découvrir la section «Verdun» de la piste La Riveraine, l’artère principale du réseau de sentiers de ski du grand sud-ouest.

Comme à LaSalle et à Lachine, on skie dans ce coin-là au bord du fleuve, dans une enfilade de parcs où les arbres sont peu nombreux et où le vent peut vite vous gâcher votre sortie. J’en sais quelque chose : une bonne brise s’est levée pendant mon excursion d’aujourd’hui et tout de suite j’ai eu l’impression d’avoir été téléporté en Antarctique, dans les bottines de ski de Bernard Voyer !

Heureusement, le mercure était tout juste sous zéro, alors le fameux refroidissement éolien ne s’est guère manifesté. Mais voilà une piste que je vous suggère d’éviter quand grand froid et grand vent sont de la partie ! 



04 janvier 2018

Pouce en l'air pour le Mont Avalanche!

Après notre sortie pénible au Mont Sutton, par une journée de conditions difficiles, mon fils et moi avions besoin de retomber en amour avec la glisse en station ; et c’est exactement ce qui nous est arrivé aujourd’hui au Mont Avalanche à Saint-Alphonse d’Howard.

Je n’ai pas encore vu toutes les stations des proches Laurentides. Mais parmi celles que j’ai visitées, j’ai eu deux vrais coups de cœur : Vallée Bleue à Val-David et le Mont Avalanche.

Les deux se ressemblent : on parle de petites stations familiales sans prétention, où on skie tranquille et où on s’amuse bien même si le dénivelé est modeste.

Au Mont Avalanche, fiston et moi avons trouvé presque tout ce qu’on aime : des pistes faciles étroites et sinueuses, des pistes difficiles en bon état toute la journée, des îlots boisés qu’on peut traverser en deux ou trois virages et un sous-bois abordable où on s’est souvent retrouvé dans la poudreuse vierge jusqu’au genou. Alors on a oublié le dénivelé de seulement 165 mètres en multipliant les descentes... 

Seul point négatif : je ne me souviens pas d’avoir vu un remonte-pente s’arrêter aussi souvent que le télésiège à trois places du Mont Avalanche. Il faut dire qu’il n’est ni débrayable ni muni d’un tapis d’embarquement. Pas évident pour les novices… 



03 janvier 2018

Au pays de l'impitoyable Jack Gauthier...

Mes amis, j’ai échoué mon test : je ne suis pas encore un skieur expert.

Ce test, c’est la piste Jack Gauthier qui me l’a fait passer aujourd’hui, entre Sainte-Adèle et Sainte-Marguerite. Un sentier dont l’entrée est gardée par une pancarte on ne peut plus claire…

Pour parodier César : j’y suis allé, j’ai vaincu, mais je suis tombé quelques fois sur le cul !

Je n’oublierai jamais la Jack Gauthier… mais je ne suis pas sûr que je vais oser l’affronter à nouveau un jour...

Par contre, je vais sûrement retourner dans le secteur où j’ai fait ma randonnée d’aujourd’hui : l’extrême nord du réseau de sentiers de ski nordique entretenu par Plein Air Sainte-Adèle, qui se trouve en partie sur le territoire de la municipalité de Sainte-Marguerite.

Il y a dans ce coin-là deux vénérables pistes historiques : la Maple Leaf et la Munson, plus quelques autres sentiers moins connus ; et tout ça forme un petit fief pour skieurs avertis.

Ce fief possède une porte d’entrée de première classe: un grand stationnement qui se trouve sur la route 370, à la hauteur du lac Lucerne. De là, on a accès à un tronçon de la Maple Leaf qui commence par une rude montée.

Cette piste tracée par Jackrabbit Johannsen passe à cet endroit pour une bonne raison : autrefois, on trouvait là le Chalet Cochand, une des premières stations de sports d’hiver des Laurentides. Ouverte en 1916, cette auberge qui possédait plusieurs pentes de ski et tout un réseau de sentiers a été très courue jusque dans les années 50.


Dans les années 30, la Maple Leaf reliait Shawbridge à Mont-Tremblant en passant par Saint-Sauveur, Sainte-Adèle, Val-Morin et Sainte-Agathe. C’était la pièce maîtresse du réseau de sentiers que l’increvable pionnier du ski rêvait de voir prospérer dans les Laurentides.

De nos jours, le seul tronçon intact de cette piste s’étend du lac Lucerne à Val-Morin, sur une distance d’environ 5 km. C’est le sentier le plus facile du secteur. Peu accidenté, bien nivelé et pas du tout tortueux, il doit même être agréable à arpenter sur des skis de fond ordinaires.

On fait du ski plus corsé sur sa voisine au nord, la Munson, que j’ai parcouru presque en entier. C’est sur cette piste que j’ai eu le plus de plaisir aujourd’hui. On y trouve quelques descentes un peu trop cahoteuses à mon goût, mais où j’ai quand même exécuté quelques virages parallèles et télémarks au lieu de juste descendre en mode «survie».


Un peu plus au nord, la Cook est encore plus corsée… mais quand même abordable. Et encore plus au nord, il y a la Jack Gauthier… C’est une piste de 2,3 km qui montent, descend à travers une série de collines riches en roches, en trous et en bosses.

J’ai déjà skié dans des pistes de raquettes moins tortueuses et exigeantes que celle-là. Je ne me souviens pas d’avoir fait autant de montées et descentes en escalier dans un sentier.

N’empêche : j’ai croisé sur ce sentier un duo père-fils qui profitait du relief pour faire du télémark sauvage.

Le père m’a gentiment expliqué que je faisais la piste «à l’envers» ; et c’est vrai que j’ai surtout monté sur la Jack Gauthier. Mais cela dit, je suis incapable de m’imaginer avoir du fun à descendre les montées tortueuses et cahoteuses où j’ai grimpé. Mais peut-être qu'avec plusieurs pieds de neige...