26 mars 2016

Les Sentiers du Moulin


Une dernière vraie journée d’hiver.

Voilà ce que j’ai eu la chance de vivre aujourd’hui aux Sentiers du Moulin à Lac-Beauport. Il faisait tout juste au-dessous de zéro. On skiait dans la poudreuse fraîchement tracée. Le soleil a fini par se pointer le bout du nez en milieu d’après-midi. Bref, c’était la journée idéale pour visiter ce centre qui fait partie de mon top 5 dans la région de Québec.

Ça prend moins d’une demi-heure pour se rendre aux Sentiers du Moulin à partir du Vieux-Québec. Et pourtant, on se retrouve en pleine forêt, au beau milieu des Laurentides. Mettons que pour un banlieusard montréalais en visite à Québec, c’est tout un luxe.

Le centre est l’un de ces endroits où règne une vraie atmosphère de ski de fond. Le vieux chalet d’accueil, qu’on espère bientôt remplacer par un nouveau pavillon, possède quand même son charme. C’est une vraie ruche à skieurs où il fait bon farter ses skis et préparer sa randonnée.

Le style classique est roi aux Sentiers du Moulin puisque presque tout le réseau est constitué de sentiers tracés doubles réservés à cette technique. Mais il y a aussi quelques kilomètres de pistes pour le patin à proximité du chalet d’accueil

Lors de ma première visite aux Sentiers du Moulin, il y a déjà 10 ans, j’étais resté dans les sentiers faciles et plats qui se trouvent au sud du domaine skiable. Ce coin-là est quand même pas mal, surtout parce qu’on y trouve plusieurs abris chauffés où on peut faire halte.

J’ai cependant fait du bien meilleur ski aujourd’hui en m’aventurant plutôt en terrain montagneux. J’ai d’abord pris de l’altitude en empruntant les sentiers 20 et 21 jusqu’à deux refuges se trouvant tout près l’un de l’autre. Le second, baptisé Le Marais, est magnifiquement situé au creux d’un vallon. Et il est encore plus joli vu de près.  


Malheureusement, l’intérieur est moins bucolique. Mais on peut néanmoins passer la nuit dans cette cabane spartiate si on s’y rend avec un matelas de sol et beaucoup de courage. C’est une autre caractéristique de ce centre de ski : on trouve sur son territoire plusieurs refuges où c’est possible de passer la nuit.

Après le refuge Le Marais, j’ai poursuivi ma randonnée en complétant la boucle 22. J’ai vécu mon meilleur moment de la journée dans sa première partie, une série de descentes qui nous ramène vers les sentiers faciles situés en contrebas. Un orignal s’était promené sur la piste dans ce coin-là, causant pas mal de dégâts. Mais comme la piste est tracée double, il y avait toujours une paire des sillons intacts.

Le sentier 22 termine sa course descendante en débouchant dans une éclaircie où on a une vue superbe sur une colline pointue se trouvant au nord. C'est là où j'ai pris la photo coiffant ce texte.

Ensuite, la piste effectue une boucle en remontant dans la montagne. Ce tronçon-là est vraiment superbe et plutôt exigeant. Tout comme le retour vers le chalet d’accueil via les sentiers 21 et 20 qui serpentent au flanc de deux collines.

Un jour, il faudra que je revisite les Sentiers du Moulin pour pousser jusqu’au refuge La Tanière. Il faut parcourir une douzaine de kilomètres et grimper près de 300 mètres pour arriver là. J’imagine que le retour doit être assez excitant merci.

Je n’attendrai certainement pas un autre dix ans avant de remettre ça. Mais je vais peut-être attendre que le centre ait son nouveau pavillon d’accueil.  


25 mars 2016

Centre de ski de fond de Val-Bélair

Comptez-moi parmi les fans de la fête de Pâques en mars plutôt qu’en avril. Ce long congé devient alors l’occasion de s’organiser un dernier week-end de ski pour finir en beauté la saison.

C’est ce que j’ai fait en visitant la région de Québec en fin de semaine. Et j’ai profité de ma première journée au royaume de Régis 1er pour faire une belle randonnée de 12 kilomètres au centre de ski de fond de Val-Bélair. Dans la neige fraîche, mais sous une légère bruine verglaçante qui glaçait juste assez la piste pour transformer mes skis à écailles en skis de haute performance.

Je ne sais pas si le centre de ski de fond de Val-Bélair attire beaucoup de touristes, mais il le mérite très certainement. Bien entretenu pour le style classique, son réseau de sentiers s’étend sur une vingtaine de kilomètres et offre une belle variété. Près du chalet d’accueil, il y a des boucles courtes et faciles parfaites pour une sortie avec des enfants. Et plus loin en forêt, on se retrouve en montagne et on fait du ski plus corsé.

Pour moi aujourd’hui, la magie a commencé à opérer quand j’ai débouché dans le corridor de lignes électriques qu’emprunte la piste 9. Cette vaste trouée dans le paysage permet d’admirer une colline laurentienne qui était magnifiquement givrée en cette journée de neige et de verglas.


Plus loin, la piste 9 mène à un petit refuge qui a été la seule déception de ma randonnée. C’est une petite roulotte qui manque de charme. Elle est cependant très bien chauffée par un petit poêle au gaz fort efficace.

La boucle 12 était fermée aujourd’hui, alors je n’ai pas pu me rendre au sommet du mont Bélair. Dommage parce que l’ascension de cette colline haute de 487 mètres est l’attraction principale du réseau. Comme on dit, ce n’est que partie remise.

J’ai vécu mes meilleurs moments de la journée dans la section de la piste 9 qui se trouve au nord des lignes électriques. On est à flanc de colline dans ce secteur-là et on a droit à quelques bonnes descentes.

Toutes les pistes du centre sont tracées doubles. N’empêche, elles ne sont pas trop larges. Alors on est quand même bien immergé dans la forêt.

Le centre possède deux bâtiments d’accueil flanquant le point de départ des sentiers. D’un côté, il y a un pavillon abritant la billetterie et un comptoir de location. Et de l’autre, il y a une ancienne chapelle abritant un grand réfectoire et un poêle à bois entouré de divans. La salle est agréable, mais il n’y a aucun service de restauration sur place. Donc, apportez votre lunch si vous allez faire votre tour.

La région de Québec regorge de centres de ski de fond des ligues majeures comme le mont Sainte-Anne, le Camp Mercier, les Sentiers du Moulin et Ski de fond Charlesbourg. Le centre de ski de fond Val-Bélair n’est pas dans cette classe-là. Mais on a quand même affaire à un très beau terrain de jeu pour skieurs. 

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19 mars 2016

Un pèlerinage à la Montagne Coupée

En vérité je vous le dis, j’ai fait du ski de printemps dans des conditions exceptionnelles aujourd’hui au centre touristique la Montagne Coupée de Saint-Jean-de-Matha. Mais vous allez devoir foi en moi quand je vous dis ça parce que je n’ai pas la moindre photo pour vous le prouver. 

Pour la première fois cette saison, j’ai oublié de charger mon téléphone mobile avant de partir de la maison et l’appareil a rendu l’âme tout de suite après que j’ai eu pris cette photo pas très réussie de l’accueil du centre.

Ce n’est pas pour rien que j’ai fait presque trois heures de route aujourd’hui pour aller skier à la Montagne Coupée alors que l’hiver tire à sa fin. C’est un des endroits dans la grande région de Montréal où on fait le maximum pour offrir les meilleures conditions possible et prolonger la saison quand le printemps arrive.   

Ma dernière visite remontait à 2009 et depuis le centre a subi une vraie transfiguration. Le territoire où se déploient ses sentiers a été racheté par les moines Cisterciens qui occupaient autrefois l’abbaye d’Oka. Les moines y ont construit un monastère retranché dans la forêt et un pavillon servant à la fois de boutique «religio-gourmande» et de pavillon d’accueil pour skieurs et raquetteurs.

Le bâtiment a un petit air monastique qui nous met dans un état d’esprit contemplatif avant de partir en randonnée. De grandes baies vitrées laissent entrer le soleil. De la musique religieuse joue dans les salles de bain. Et en fin de journée, j’ai même croisé un moine qui faisait goûter le chocolat de l’abbaye aux skieurs !

C’est une vraie malédiction que mon appareil photo soit tombé en panne. Les sentiers de la Montagne Coupée comptent parmi les plus photogéniques que je connais.

Le paysage est dominé par la «montagne coupée» qui donne son nom au centre. C’est une colline laurentienne possédant un flanc en forme de cap rocheux abrupte et spectaculaire. Que voici sur une photo que j'ai prise il y a quelques années.

Cette colline surplombe un secteur de boisés et de champs descendant en terrasses jusqu’à la rivière L’Assomption qui passe au sud du domaine. On a l’occasion d’admirer tout cet environnement en descendant vers la rivière par le sentier «6.9». 

Pendant la descente, la piste nous offre d’abord quelques points de vue superbes d’où on peut contempler la montagne coupée, la rivière qui serprente en contrebas, les skieurs qui glissent à travers champ et quelques bâtiments de ferme en ruine qui ajoute au pittoresque des lieux.

Le sentier longe ensuite la rivière L’Assomption qu’on a l’occasion d’admirer de vraiment très près puisqu’on skie tout juste sur le bord.  Même si elle est large pour accommoder les adeptes du pas de patin, cette piste est tout simplement divine.

Cela dit, il y a aussi à la Montagne Coupée des sentiers réservés au classique qui méritent aussi des louanges. Aujourd’hui, j’ai fait une randonnée étonnamment agréable sur la boucle «7.6» qui n’avait pas été travaillée par l’engin d’entretien. La mince couche de neige tombée plus tôt cette semaine créait une surface moelleuse sur la croûte solide comme le roc se trouvant en dessous et c’était fantastique de glisser là-dedans sur mes skis à carres de métal.

En temps normal, les pistes réservées au classique de la Montagne Coupée sont aussi bien entretenues qu’un parcours de course. Et elles sont sublimes. C’est simple : tous les sentiers classés intermédiaires et difficiles ont ce qu’il faut pour envoyer un skieur moyen au septième ciel. Comme elles sont tracées double et relativement large, on a de l’espace pour manœuvrer dans les descentes. J’ai un excellent souvenir du sentier «3», que je n’ai pas parcouru aujourd’hui. Et la boucle «5.3» n’est pas piquée des vers non plus.

Si je fais un jour un guide des meilleures destinations ski de fond au Québec, sûr que la Montagne Coupée va si trouver.  Bien content d'y avoir fait un pèlerinage aujourd'hui! 
 
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12 mars 2016

Une randonnée sur la CCC


Signe que le printemps est arrivé : aujourd’hui, j’ai fait du ski de fond dans les Laurentides et j’ai cuit des hamburgers sur mon BBQ une fois rentré à la maison.

Pendant plusieurs années, j’ai boudé le klister et le ski de printemps. Aujourd’hui, je boude encore le klister… mais je n’hésite plus à défier la neige mouillée et ramollie par le soleil sur une de mes trois paires de skis à écailles.

J’ai choisi mes plus larges, aujourd’hui, pour partir à la découverte du sentier CCC à Sainte-Adèle. C’est un sentier non entretenu qui doit son nom au Canadian Country Club. Il relayait autrefois le centre de ski Mont-Gabriel et la défunte station Sun Valley, en passant notamment par le sommet du mont Loup-Garou 

Je suis parti du lac Matley en laissant ma voiture au bout la montée du Paysan. Avant, quand j’allais skier dans ce coin-là, je me garais dans le stationnement de la station de pompage du lac Matley. Mais c’est désormais interdit de se stationner là. Cela dit, il y avait néanmoins plusieurs voitures dans le stationnement quand je suis passé là.

Pour aller prendre la CCC, j’ai commencé par emprunter la piste Loup-Garou. C’est un sentier entretenu qui mène au mont Loup-Garou et au refuge qui se trouve au sommet.

Il était à peu près 11h quand je suis parti et le soleil avait déjà ramolli la piste, créant une surface vraiment agréable à skier… du moins sur des skis à écailles.

J’ai fait à peu près deux kilomètres sur la Loup-Garou avant de bifurquer sur la CCC en direction de Mont-Gabriel. D’entrée de jeu, je me suis engouffré dans une longue descente que j’ai eu plaisir à dévaler sur mes skis courts et larges.

La piste traverse ensuite ce joli marais qui, j’imagine, doit avoir été créé par un barrage de castor.

De l’autre côté, après une petite montée, j’ai un droit à mon bonbon de la journée : une descente encore plus longue que la première, et surtout assez large pour que je puisse la dévaler en slalomant comme sur une piste de ski alpin.

J’ai continué comme ça pendant environ deux kilomètres sur la CCC, avant de rebrousser chemin alors que j’étais en vue du lac Renaud.

J’en ai arraché sur le chemin du retour. C’est le problème des longues descentes : elles deviennent de longues montées quand arrive le moment de rebrousser chemin.

Ensuite, je suis allé luncher au refuge se trouvant au sommet du mont Loup-Garou.

Ce refuge est toujours aussi bien situé… et toujours aussi peu accueillant. Parce qu’il est souvent pris d’assaut par des vandales, le petit chalet ne possède pas de poêle à bois et ses murs intérieurs sont totalement recouverts de graffitis.

C’est dommage parce que l’endroit pourrait compter parmi les plus belles haltes de ski dans les Laurentides. La vue est superbe depuis le sommet du mont Loup-Garou et le refuge paraît très bien de l’extérieur. À l’intérieur, par contre, on a l’impression d’être dans le congélateur d’une bande de punks!


 

06 mars 2016

En relâche au Trapp Family Lodge

Avec le taux de change et l’hiver poussif qu’on connaît, j’ai plutôt mal choisi mon année pour prendre des vacances de ski chez nos voisins du sud. Mais je rentre quand même très heureux du Trapp Family Lodge, où j’ai fait de l’excellent ski dans des conditions incroyables compte tenu du manque criant de neige dans le Vermont.

Je rêvais depuis longtemps de visiter ce vénérable hôtel qui s’est fait un nom grâce à  La Mélodie du bonheur et ses pistes de ski de fond. Mais mon rêve a bien failli tourner au cauchemar. Il a fallu qu’il tombe un six centimètres de neige providentielle la vieille de notre départ pour qu’on puisse faire du ski durant les trois jours qu’on a passés là-bas.

Il faut dire que l’auberge met beaucoup d’efforts sur l’entretien de ses pistes. À l’entrée des sentiers, il y a un canon à neige qui fabrique des cristaux blancs à longueur de journée. Et toute cette neige est transportée sur les sentiers où les engins d’entretien font un travail remarquable.

Résultat: les conditions étaient très belles, cette semaine, même s’il y avait à peine assez de neige pour tracer des sillons.  

Les sentiers de ski de fond de l’auberge ont aussi l’avantage de se déployer dans un extraordinaire territoire montagneux. L’auberge est perchée à environ 380 mètres d’altitude et le refuge qui se trouve au sommet de son réseau de sentiers se trouve 250 mètres plus haut. Alors ça donne des pistes comportant beaucoup de montées et de descentes.    

Le refuge est un joli bâtiment en bois rond où on vend de la soupe et des sandwichs. Le chemin le plus court pour s’y rendre est un cinq kilomètres qui donne l’impression d’en faire le double tellement ça monte.
L’effort vaut le coup, par contre. Parce qu’au retour, ça descend drôlement. 
 
On a fait cette randonnée-là en famille et le retour vers l’auberge par la piste Chris’s Run nous a fait vivre nos meilleurs moments de la saison. C’est un extraordinaire sentier où on enchaîne les longues descentes coupées de virages bien dessinés qui ont arraché des cris d’excitation à mon fils de huit ans.

Toutes les pistes du réseau sont attrayantes, mais celles se trouvant près du refuge en montagne sont les plus remarquables. Pendant que ma famille m’attendait au refuge, j’ai fait en solo la Hare Line. C’est une époustouflante montagne russe d’où on aperçoit le sommet du mont Mansfield, la plus haute montagne des environs.

Sur mes skis nordiques, j’ai aussi passé une belle demi-journée à faire du hors-piste autour de l’auberge. J’ai skié à travers champs. J’ai exploré des sentiers des raquettes. J’ai fait quelques belles descentes sauvages dans la neige vierge. Et j’ai fini par me rendre au sommet de la colline se trouvant derrière l’auberge, où il y a cette jolie petite chapelle en pierres.

L’auberge, quant à elle, est vieillotte, mais quand même charmante. J’ai bien aimé le lounge où un pianiste joue tous les soirs. Les chambres sont grandes et décorées dans le bon vieux style autrichien qui moi me plaît beaucoup.   

Situés dans un bâtiment à part, la piscine et son spa extérieur ont aussi leur charme. Bel endroit pour finir une journée de ski.

C’est sûr que si j’étais un vrai consommateur averti, je vous dirais que l’établissement est un peu cher et aurait besoin d’une cure de jeunesse. Mais je suis plutôt un vrai maniaque de ski bien content d’avoir visité ce lieu mythique du ski de fond nord-américain.  
 
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