31 janvier 2021

Dans l'arrière-pays de Shawbridge

 

S'il y a un coin des Laurentides où on peut se laisser emporter par son instinct d'explorateur, c'est bien celui que j'appelle «l'arrière-pays de Shawbridge».

C'est ce qui m'est arrivé aujourd'hui alors que j'ai fait un autre randonnée «Indiana Jones» dans les collines qui s'étendent au nord de la gare de Prévost... qui était plutôt la gare de Shawbridge dans le bon vieux temps où Jackrabbit Johannsen sillonnaient ce secteur sur ses skis. 

«Indiana Jones» parce que ces collines sont incroyablement riches en vieux sentiers qui sont des reliques de l'époque de Jackrabbit Johannsen. Pendant longtemps, Jackrabbit Johannsen a habité Shawbridge où il skiait avec les membres du Laurentian Lodge Ski Club et du McGill Outoor Club. Ça explique pourquoi l’arrière-pays de Shawbridge est quadrillé de sentiers dans un état de préservation variable.

Certaines de ces pistes sont décorées de balises modernes parce qu'elles se trouvent sur le territoire de la réserve Alfred-Kelly ou de la réserve du parc des Falaises. Dans d'autres, on ne trouve plutôt que d'anciennes balises artisanales.

Comme toutes celles j'ai faites auparavant dans le secteur, ma randonnée d'aujourd'hui s'est passé sous le signe de l'errance et de la découverte. 

Je suis parti d'une «entrée secrète» située au bout de la rue Samuel à Prévost. C'est un point d'accès au par des Falaises d'où part le sentier Sarracénie, une bretelle d'accès qui nous amène rapidement au coeur du dédale de pistes l'arrière-pays de Shawbridge.

J'ai filé sur la Flight's Delight en direction ouest. J'ai pris vers le sud sur la 6X pour monter dans les collines. J'ai poursuivi mon ascension sur la Wilson-Nord. Et j'ai fini par me retrouver pas tellement d'une tour de communication que j'ai décidé d'aller voir de près.

La tour de communication et la trace que j'ai suivie pour m'y rendre.
La neige a remporté sur cette roulotte une victoire écrasante.
J'ai bien fait parce que j'ai eu pas mal de plaisir à descendre le long chemin d'accès à la tour qui était couverte de poudreuse vierge. 
 
Ce chemin n'est pas assez pentu pour que ça soit un paradis des virages, mais j'ai quand même réussi à en exécuter quelques uns avant d'arriver en bas et d'être forcé de revenir sur mes pas. Ce qui m'a permis de prendre la photo que j'ai mis au sommet de cet article.

Ensuite, j'ai repris la Wilson-Nord et je me suis retrouvé au pied d'une colline où d'autres skieurs avaient fait quelques descentes dans un sous-bois naturel assez bien dégagé. 

Bien sûr, j'en ai profité moi aussi... et j'ai eu la surprise de tomber sur une vieille balise de la Flight's Delight pendant l'une de mes descentes. De toute évidence, cette ancienne piste a déjà passé par là.

Le sous-bois où j'ai fait quelques descentes...
Et où je suis tombé sur une balise de la Flight's Delight.
Après ça, Il me restait un bonbon à savourer sur le chemin du retour: redescendre environ 80 mètres de dénivelé pour regagner le fond de la vallée où passe la Flight's Delight. 

J'ai fait une bonne de cette descente par un tronçon de sentier qui ne figure sur aucune carte... mais où on skie dans un joli couloir encore bien dégagé et assez pentu pour qu'on puisse faire des virages. 

Sans doute ma meilleure descente de la journée!  

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30 janvier 2021

En famille au royaume de Mustafa

On va aller se promener autour du mont Mustafa en passant par une entrée secrète. 

Voilà comment j'ai vendu à ma famille la randonnée qu'on a fait aujourd'hui dans l'arrière-pays de Val-Morin. 

Mon idée c'était de prendre la piste Mustafa à partir du chemin du Lac Lasalle, tout juste au pied du mont Mustafa. Mais quand on est arrivé là, j'ai constaté que ce point de départ n'avait rien d'une «entrée secrète»... 

Mettons qu'il y avait du monde à mon «entrée secrète»...
C'est comme ça un peu partout dans les Laurentides cet hiver. Il y a beaucoup de monde dans des endroits où c'était bien plus tranquille auparavant. 

Résultat: on a fait notre randonnée dans des sentiers d'arrière-pays aussi «damés durcies» que n'importe quelle piste entretenue; mais peu importe, on s'est quand même bien amusé. 

Les environs du mont Mustafa comptent parmi mes coins préférés dans les Laurentides... et pas seulement parce que j'ai inventé une histoire de fou à propos du Mustafa qui, selon mon imagination, a donné son nom à cette colline et à la piste qui s'y rend.

Malgré son envergure modeste, le mont est l'attraction principale du secteur. À partir, du chemin du lac Lasalle, on n'a qu'une soixantaine de mètres de dénivelé à gravir pour arriver au sommet... et ce petit effort est bien récompensé quand on débouche sur un promontoire naturel d'où on a une vue spectaculaire en direction nord.

En route vers le sommet du mont Mustafa...
Le promontoire d'où on voit le lac Lasalle et les collines qui s'étendent au nord.
C'est là qu'on a vidé notre thermos de chocolat chaud cet après-midi avant de compléter notre randonnée avant de redescendre la montagne et de poursuivre notre randonnée en poussant un peu plus loin vers le sud.

Il y a quelques bonnes pistes dans ce secteur, à commencer par la Mustafa qui file au flanc du mont Gilbert en nous offrant un joli coup d'oeil sur le lac Bélair qui se trouve en contrebas. 

Si on est bon skieur, on peut aussi descendre jusqu'au lac en dévalant le sentier Bélair; mais attention, dans des conditions rapides les 200 derniers mètres de cette descente représentent un bon défi technique. 

Autre possibilité: aller plutôt vers l'ouest en empruntant la Dix-Lacs ou la Petite-Dix-Lacs. Ces deux pistes forment un trajet très apprécié par beaucoup de skieurs... que moi je n'ai pas encore essayé!

Envoye, monte le père!

NOTE 1er février 2020: tel qu'on me le signale dans un commentaire plus bas, le stationnement sur le lac Lasalle est officiellement interdit par un règlement municipal. Donc, mieux vaut éviter de faire ça. En tout cas, moi je ne «récidiverai» pas...

Une carte du secteur tiré du site web OpenSkiMap.

24 janvier 2021

Sur le sentier du crique Saint-Loup

Non, je n'ai pas vu de loup sur le sentier du crique Saint-Loup. Et je n'ai pas vu de skieurs non plus. Seulement quelques raquetteurs et beaucoup de poudreuse dont j'ai essayé de profiter le plus possible. 

Tout récent, le sentier du crique Saint-Loup a été développé par le club de plein air de Saint-Donat même s'il se trouve sur le territoire de Notre-Dame-de-la-Merci. 

Long de quatre kilomètres, il relie la route 125 au nouveau refuge Crique Saint-Loup en partant d'un point de départ inusité: une dépanneur/poste à essence qui laisse les randonneurs profiter de son vaste stationnement. 

C'est un sentier partagé où skieurs et raquetteurs sont sensés «respecter leurs traces». Aujourd'hui, par contre, il n'y avait qu'une seule tranchées creusée à la raquette. Vraiment pas un problème pour moi sur mes gros skis Kom; mais si vous êtes allergique aux traces de raquette, mieux vaut aller skier ailleurs.  

Le pire défaut que j'ai trouvé au sentier du crique Saint-Loup c'est qu'il nous fait longer le rang Saint-Guillaume pendant quelques centaines de mètres. Il faut skier sur l'accotement dans la neige poussée par la charrue, et ce n'est pas très agréable. 

Un échantillon de la section où on est forcé de longer le rang Saint-Guillaume.

Une photo qui représente bien l'état du sentier aujourd'hui.

C'est après ce «boute plate» que la piste révèle sans vraie nature. À ce moment-là, on est à 400 mètres d'altitude et on a environ 170 mètres à grimper pour rallier refuge Crique Saint-Loup.

C'est une montée agréable où les passages abrupts sont peu nombreux; et on skie dans un décor forestier où on est parfois dans des feuillus dénudés et parfois sous les conifères. 

La seule vraie grosse montée commence 300 mètres avant le refuge. Il faut grimper 50 mètres d'un seul coup et la pente devient soudain plus abrupte. 

Même si le refuge était fermé, j'ai passé un long moment aux alentours. D'abord pour luncher au soleil; ensuite pour faire des descentes dans la poudreuse à partir du sommet du promontoire. 

C'est pour ça que j'avais fait le voyage, mais ça n'a été pas aussi bien que je l'espérais. La pente est abrupte et il y a beaucoup d'arbres à éviter quand on essaie de louvoyer hors du sentier.  

Je me suis quand même bien amusé avant de reprendre le sentier pour revenir à mon point de départ. 

Bien sûr sur le chemin du retour, le dénivelé joue en notre faveur; et à part un passage plus technique, on peut laisser filer  ses skis dans les descentes et prendre les courbes comme elles viennent. 

CLIQUEZ ICI pour voir ce secteur sur Openskimap. 

Le refuge Crique Saint-Loup est joliment situé sur un petit sommet.

Souvenir de ma meilleure descente dans la neige vierge de la journée.
Sur la route 125, le sentier démarre à droite de ce dépanneur, près de la grosse pancarte.

23 janvier 2021

Du ski dans les îles

Ça faisait longtemps que je n'avais pas découvert une nouvelle destination de ski montréalaise en charmante compagnie de ma blonde.

Non, on n'a pas fait du grand ski au parc Jean-Drapeau par cette journée de beau soleil et de grand vent; mais on a quand même eu du plaisir à arpenter l'île Notre-Dame en plein hiver. 

Je craignais qu'il y ait pas mal de monde sur les lieux en ce samedi; mais l'île Notre-Dame avait plutôt l'air d'une île déserte.. ou plutôt une île abandonnée par une civilisation ayant laissé derrière elle d'étranges constructions. 

La longue ligne droite au bord du bassin olympique.
À défaut de voyager dans l'ouest cet hiver, il faut se contenter de ce totem...
Cet hiver, cette île cache aussi une piste de ski de fond qui forme une boucle d'un peu plus de cinq kilomètres en longeant le bassin olympique et en contournant le circuit Gilles-Villeneuve. 

C'est une de ces pistes montréalaises qui donnent l'impression d'avoir été tracées par obligation plutôt que pour le plaisir des skieurs. Il y a des beaux petits coins cachés sous les arbres sur l'île Notre-Dame dans le bout de la plage Jean-Doré... mais le sentier de ski les évite soigneusement et nous fait plutôt skier à découvert sur à peu près toute sa longueur. 

L'entretien semble être fait avec un bon traceur, mais le vent fait la vie dure aux sillons. Par contre, les marcheurs n'ont pas l'air de faire de dommages...mais il faut dire qu'ils étaient très rares aujourd'hui sur l'île Notre-Dame.

On est aussi allé jeter un oeil à la «piste d'initation» que la ville a eu l'idée de tracer sur l'île Sainte-Hélène, près de sa station de métro. Je ne pense pas que cette boucle de 750 mètres va susciter bien des vocations. C'est vraiment «garroché» comme piste, et dans ce coin-là les marcheurs font des ravages.

Sur la piste cyclable qui longe les gradins du circuit Gilles-Villeneuve.

C'est tranquille au Casino par les temps qui courent.

18 janvier 2021

La Whizzard et ses pancartes

Je rentre d'une randonnée où j'ai appris des affaires sur l'histoire du ski à Sainte-Adèle. 

Ça s'est passé sur une a Whizzard, une vieille piste d'arrière-pays que j'ai parcouru entre la station de ski du mont Olympia et Mont-Rolland.

À proximité de Mont-Rolland, une section de ce sentier a été transformée en promenade historique par un as de la pancarte artisanale. 

Bon, d'accord, certaines de ses pancartes n'ont rien de très élaboré; mais d'autres racontent des bouts de l'histoire du ski à Sainte-Adèle. Comme ces deux là par qui rendent hommage à Eddy Fortier, le défricheur de pistes qui a donné son nom au Relais du Père Eddy. 

J'imagine que «T.P.F» sont les initiales de l'artiste....

La piste «Golf» ne figure pas sur la carte de Plein-Air Sainte-Adèle, mais elle avait l'air praticable.
Je ne peux pas vous dire si toutes ces pancartes sont en place depuis longtemps, mais moi en tout cas je ne les avais jamais vues. 

J'ai skié dans ce secteur en partant au pied du mont Olympia à Piedmont. J'avais prévu me garer à la station de ski, mais je l'ai trouvé fermée en arrivant sur place. Alors j'ai plutôt pris le départ au fond du chemin du Ruisselet où j'ai trouvé quelques autos de randonneurs stationnées et un point d'accès à la Whizzard.

Je n'ai pas été enchanté par mes premiers mètres sur la Whizzard. La piste avait été raquettée solide et j'avançais cahin-caha sur une trace dure et tortueuse. 

Heureusement, le portrait s'est amélioré après que le sentier m'ait fait traverser la ligne de transport d'électricité qui coupe en deux ce secteur. 

C'est justement à ce moment-là que j'ai commencé à croiser les oeuvres de l'artisan des bois. Peut-être ont-elles le pouvoir d'intimider les raquetteurs... 

Interdiction ou pas, cette section de la Whizzard était raquetté solide.

Dans ce bout-ci par contre, il n'y avait que des traces de ski.
Entre la ligne électrique et le P'tit train du Nord qu'elle finit par rejoindre près de la gare de Mont-Rolland, la Wizzard-Sud nous fait perdre presque 100 mètres d'altitude sans trop nous mettre à l'épreuve. C'est de loin la meilleure section de ce sentier. 

Sur le chemin du retour, j'ai délaissé la Whizzard-Sud près de la ligne électrique pour emprunter la piste Colline. J'ai bien fait parce que c'est j'ai trouvé ce sentier très agréable jusqu'à ce qu'il me ramène à mon point de départ. 

Bilan final: on fait du bon ski dans ce secteur un peu isolé et dont on n'entend pas souvent parler. Sûr que je vais y retourner un de ces quatre.

Un tunnel sous le P'tit Train du Nord que je n'avais jamais vu en passant dessus.
Le sentier Colline où j'ai fait de l'excellent ski sur le plat.
Intriguant chariot en ruine près de la piste Colline


16 janvier 2021

Dans la tempête à Saint-Sauveur

C'était le genre de journée où je me serais morfondu si j'avais été  coincé chez moi à Lachine.

Mais comme c'est la dernière fin de semaine où on profite de notre pied-à-terre à Saint-Sauveur, j'ai pu m'amuser à mon goût dans le déluge de neige qui s'est abattu sur les Laurentides en ce samedi blanc et humide. 

Le matin, ma blonde et moi avons fait quelques centaines de mètres de «ski de rue» avant de nous enfoncer dans la colline boisée qui borde le quartier tranquille où on a loué un petit appartement; et j'en ai profité pour aller faire des virages dans la «pente perdue» que j'ai découvert par hasard il y a quelques jours.

Ce que ça donne quand j'ai une descente pour moi tout seul...

L'après-midi, fiston s'est joint à nous et on est  parti à la conquête de la colline sans nom qui se trouve tout juste à l'ouest du mont Habitant. 

J'ai entendu des plaintes. Mon leadership a été contesté. On s'est battu un brin avec la neige parfois trop collante et parfois trop glissante. Mais bon, on a quand même réussi à grimper à peu près 160 mètres de dénivelé pour atteindre le sommet et s'offrir ensuite une deuxième partie de randonnée tout en descente. 

 Bref, la vie est belle quand il fait tempête... et qu'on a du terrain montagneux à proximité! 

CLIQUEZ ICI pour voir le secteur sur Openskimap. 

Fiston qui me devance sur la chemin du sommet.
Ma blonde qui nous suit vaillamment...

11 janvier 2021

Le temps d'une pente



Le temps d'une pente

 

Ce matin-là, je savais où je m’en allais.

Mes skis crissaient sur la neige durcie du sentier. Derrière moi, mon fils marchait avec sa planche à neige sur les épaules. On était au pied d’une colline, dans un boisé en suris, quelques jours après un Noël qu’on avait fêté loin de nos proches, pandémie oblige.

On est arrivé à la fourche. La vieille, à cet endroit, le skieur solitaire que j’étais avait pris à gauche. Il s’était laissé emporter par un sentier grimpant dans la colline. Il avait trouvé par là un nouveau développement en plein développement. Et au bout d’une rue en chantier il avait fait sa découverte.

On a pris à droite à la fourche. On a sauté par-dessus un ruisseau. On parcourt 200 mètres. Puis mon fils le dernier cadeau de Noël que j’avais à lui faire.

On venait d’arriver au pied d’une balafre dans la forêt. Au bas d’une longue descente sauvage qu’il fallait d’abord monter en faisant marcher nos jambes.

La vieille, en le prenant par le haut, j’avais fait dans ce couloir une descente dans l’inconnu, en me demandant dans quoi je m’étais embarqué.

La réponse m’attendait en bas. C’était une promeneuse qui me l’avait donnée. Cette pente perdue faisait partie d’un projet d’agrandissement de la station de ski du mont Saint-Sauveur qui n’avait jamais abouti. 

En montant, je pointais les creux et les bosses que je trouvais inquiétants. Mais pour mon fils, ces embûches devenaient des sauts potentiels. Mon cadeau commençait à l’exciter pour vrai. Il marchait en tête et mes skis effaçaient les empreintes de ses bottes.

Rendu en haut, on contemplé notre conquête. L’hiver avait du retard. La neige n’était pas encore assez profonde pour recouvrir la friche qui poussait dans le couloir. Il y avait des traces de promeneurs. Mais on avait gagné cette pente perdue et on la prenait telle qu’elle était.

Parti en premier, j’ai slalomé jusqu’à un replat où je me suis arrêté et fait à mon fils de venir me rejoindre. Puis je l’ai regardé aller comme il venait de me regarder aller.

Comme convenu, lui aussi a stoppé à ma hauteur. On n’avale pas ce genre de pente d’une traite. On s’arrête pour arrêter le temps, ou du moins l’étirer, le partager, laisser notre descente laisser nous une trace semblable à celles qu’on laisse dans la neige.

À la fin de l’hiver, cette neige-là va fondre. Et tôt au tard, cette pente sauvage va devenir une branche de civilisation où va pousser des maisons. Mais le temps qu’on a passé dedans ne disparaitra pas avec elle.

C’est le vrai cadeau que j’ai offert à mon fils ce jour. Je vais le partager avec lui pendant encore un temps. Puis il va devenir son unique héritier.


09 janvier 2021

On a créché à l'Alpage


Pour cause de COVID, le refuge de l'Alpage est fermé cet hiver. 

On n'en a vraiment pas souffert aujourd'hui alors qu'on passait par là pour la première fois de la saison. À deux petits degrés sous zéro, et sous un soleil radieux, on a plutôt profité de l'occasion pour essayer la «crèche» bâtie juste à côté. 

On a fait une belle randonnée en arpentant la piste Gillespie et en batifolant dans la neige folle près du refuge. J'ai toutefois récolté quelques nouvelles égratignures sur mes skis. On a besoin de neige dans les Laurentides! Tout comme partout au Québec!

On était pas les seuls à manger au soleil en début d'après-midi.

Mon point de vue, c'est qu'on a fait du bon ski.

06 janvier 2021

À l'aventure sur l'Adeloise-Est

Même si je sillonne depuis longtemps dans les Laurentides, il reste encore bien des recoins où je n’ai jamais mis les skis.

J’en ai exploré un de plus cet après-midi en m’aventurant pour la première fois sur l’Adeloise-Est.

C'est un sentier qui part de Sainte-Adèle et file vers le nord-est en franchissant l’autoroute 15 puis la rivière aux Mulets, puis en contournant le mont Alouette.

J’étais avec un gars de la place, David, et on est parti du parc des pentes 40/80, à deux pas du centre-ville de Sainte-Adèle. C’est à cet endroit que démarre l’Adeloise-Est en longeant puis en traversant la route 117.

D’entrée de jeu, on s’est retrouvé dans une trace de motoneige et ç’a été le «thème» de cette randonnée. C’est un peu le Far West dans ce secteur moins policé du réseau de Plein Air Sainte-Adèle. D'ailleurs, le sentier n'est pas vraiment balisé. Par contre, il figure sur l'application Mapme et le site Opensnowmap.

L’Adeloise-Est mérite pourtant d’être préservée pour une raison particulière : à ma connaissance, c’est la seule piste de ski des Laurentides permettant de traverser l’autoroute 15.

Voici comment on passe sous l'autoroute 15.
La passerelle sur la rivière aux Mulets est bâtie solide.
De l’autre côté, l’Adeloise-Est flirte un bon moment avec la rivière aux Mulets avant de la traverser par une solide passerelle en bois.

C’est après cette passerelle qu’on a fait notre meilleur ski sous un soleil radieux. On a suivi l’Adeloise-Est jusqu’au flanc du mont Alouette, une colline où il y a déjà eu une station de ski alpin. On en voit d’ailleurs encore des traces sur la montagne qui cache sans doute quelques pentes encore praticables. À explorer un de ces jours… 

Au pied du mont Alouette, l'Adeloise-Est forme une petite boucle qui nous fait passer dans un épais boisé de conifères. Belle façon de rebrousser chemin! 

CLIQUEZ ICI pour voir ce secteur sur Openskimap. 

À l'assaut du mont Alouette...

Vestiges de signalisation qui datent sans doute de l'époque où le secteur était tracé mécaniquement.
Belle section dans les conifères... appréciée par un motoneigiste!
On a fini la journée en s'offrant une descente dans un des pentes 40/80.

05 janvier 2021

Dans la nuit avec le fantôme de Jackrabbit

Le 5 janvier 1987, c’est le jour où Jackrabbit Johannsen est arrivé au bout de son incroyable randonnée sur Terre à l’âge de 111 ans.

Pour qu’on se souvienne ses exploits de skieurs et du rôle historique qu’il a joué dans le développement du ski dans les Laurentides, je fais chaque année autour de cette date une «randonnée Jackrabbit»… où il est toujours représenté par une tablette de l’ancienne cire à ski qui portait son nom. 


Jackrabbit prêt à prendre le départ à l'entrée du terrain de golf...
Cette année, j’espérais aussi croiser son fantôme puisque j’ai fait cette sortie à la noirceur, sur le terrain du club de golf Mont Gabriel, en compagnie de mon ami de Bri7 et de son chien Sacha. 

Skier la nuit, avec ou sans lampe frontale, c’est toujours magique… mais ça peut aussi être un brin dangereux en terrain trop difficile. C’est pour ça qu’on avait choisi de skier dans les larges allées d'un terrain de golf.

 

Sauf que… 

 

Sous l’impulsion de mon intrépide partenaire, on a fini par faire une hallucinante descente dans un sentier tortueux et pentu qui nous a mené jusque dans un ancien versant du mont Gabriel. Je me demande encore si c’était un bonne idée de s'aventurer de ce côté, mais on a eu du fun!

 

Bri7 et son meilleur ami de l'homme

Pour une fois, c'est moi qui devance Bri7!

La défunte remontée du versant abandonné du mont Gabriel.
Cette sortie nocturne m’a aussi rappelé une célèbre équipée à ski de Jackrabbit Johannsen. 

Après Noël, en 1930, accompagné par son fils Bob et un autre skieur, Jackrabbit est descendu du train du Canadien National à Saint-Rémi d’Amherst avec un plan à la hauteur de sa réputation: rallier le village de Montebello, une cinquantaine de kilomètres plus au sud, en improvisant un trajet à travers la forêt! Et en skiant pendant toute une nuit par-dessus le marché! 

Empruntant des chemins de coupe de bois, passant par des lacs et coupant à travers bois quand c’était nécessaire, le trio a fini par arriver à Montebello au petit matin… à la grande surprise des habitants du village qui se demandaient bien comment ces visiteurs pouvaient débarquer chez eux plusieurs heures avant le passage du train du Canadien Pacifique ! 

 

C’est comme ça qu’on devient une légende du ski! 

 

Salut Jack!