23 avril 2022

La montagne Grise au printemps

J'ai commencé à avoir des doutes en traversant Saint-Faustin-du-Lac-Carré. Sous les arbres aux flancs des colline, il n'y avait pas que quelques petits ilots blancs perdus dans un océan de brun et de vert. 

Mieux conservée un peu plus au sud, la neige manquait désespérément à la pelle dans le secteur où on avait choisi d'amener nos skis.

Mes doutes se sont transformés en grosse envie de laisser faire quand j'ai vu le mince ruban de neige gelée recouvrant les premiers mètres du sentier Inter-Centre sur le chemin du Nordet. Mais mon compagnon Marc-Antoine était moins découragé et on a pris le départ en mode «peut-être que ça va s'améliorer dans pas long». 

On a traversé un bûché boueux, marché des grands bouts, sauté des ruisseaux, persisté même si la neige continuait à se faire rare sur le sentier menant au sommet de la montagne Grise. 

C'est l'avantage de skier en duo: quand l'un était prêt à revirer de bord, l'autre lui disait de continuer. 

Voilà ce qu'on avait à se mettre sous les skis au départ.

Dans les premiers kilomètres, je me demandais vraiment où je m'en allais avec avec mes skis.

Quand on a trouvé de la neige, j'ai célébré en prenant ma seule fouille de la journée.
On a su qu'on avait bien fait de s'entêter quand on s'est retrouvé au nord du mont de la Tête Blanche. 

Le paysage a blanchi d'un seul coup. Retranchées à l'abri du soleil, à 500 mètres d'altitude, les dernières forces de l'hiver attendaient nos skis.

Rendu là, il nous restait 260 mètres à grimper pour atteindre le sommet de la montagne Grise. Je suis arrivé en haut complètement vidé. Mais le soleil brillait et redonnait vie à la veille neige en ramollissant sa surface.

Résultat: j'ai fait ma «descente de l'année» en dévalant le flanc nord de la montagne Grise jusqu'au refuge du Nordet. 

Ce bout de piste-là est magique. Sur environ 2,5 kilomètres, on perd environ 200 mètres d'altitude. La descente est divisée en deux sections séparées par une courte remontée. 

Le gars au chapeau est arrivé fourbu au sommet de la montagne Grise.

Marc-Antoine en plein contrôle de ses Rossignols.

Ces traces-là vous donnent une bonne idée des conditions pendant notre descente.
Près du sommet, on est «coincé» dans le sentier qui serpente en terrain abrupt. Mais après, la pente s'adoucit et on tombe dans les feuillus clairsemés où on peut s'écarter du sentier et louvoyer à sa guise. 

C'était extraordinaire aujourd'hui sur la couche de neige crémeuse que le soleil créait sous nos skis. Je me suis rarement senti aussi libre et en contrôle dans une descente sauvage en plein bois. 

Après ce grand moment, on a peiné un brin en redescendant vers le chemin du Nordet par un sentier de raquette qui nous a servi de raccourci. Mais qu'importe puisqu'on avait fait le plein de beaux virages et bonne humeur. 

 Merci Marc-Antoine de m'avoir empêché de laisser faire! 

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Olé! Marc-Antoine contourne un arbre comme un matador esquive un taureau.
Je ne skie pas souvent avec mon vieux chapeau de paille mais chaque fois c'est mémorable.

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