08 avril 2017

Lâché lousse au mont Orford


Une journée d’hiver au mois d’avril.

Voilà ce que j’ai trouvé aujourd’hui en allant faire du ski au mont Orford.

En fait, je devrais plutôt parler de DEUX journées d’hiver. La première prévalait au pied de la montagne où il tombait une petite neige et où le mercure oscillait près de zéro. Et la seconde sévissait au sommet où c’était carrément le blizzard avec du vent, de la grosse neige et une visibilité presque nulle. 

Comme j’avais acheté un billet de remontée, j’ai surtout profité de ces conditions hivernales pour faire du «ski de descente». Mais j’ai aussi fait assez de ski de randonnée pour en parler ici. 

J’ai découvert sur place qu’on a aménagé cet hiver sur le mont Orford des sentiers d’ascension permettant de faire de la randonnée alpine. Activité qui, à Orford, consiste à grimper la montagne à la force de ses jambes puis à redescendre par une piste de ski alpin.

J’ai un peu exploré ces sentiers sans jamais monter la montagne au complet. J’ai trouvé l’expérience agréable sur mes gros skis de télémark à écailles qui accrochaient bien dans la neige fraîche. Les sentiers sont tracés en forêt, à l’écart des pistes de descentes, alors on a l’impression de visiter les coulisses de la montagne.

Comme leur nom l’indique, les sentiers de randonnée alpine sont conçus avant tout pour les skieurs alpins équipés de fixations permettant de libérer le talon et mettant des peaux de phoque sous leurs skis pour grimper.

Ça veut dire que souvent, ils comportent des passages trop abrupts pour qu’on y monte agréablement sur des skis nordiques ordinaires. Mais ils ont le mérite de redonner accès à des sommets qui n’étaient plus accessibles qu’en remontée mécanique.

C’est la grosse mode en ce moment dans les stations de ski. Juste cet hiver, les monts Orford, Gleason et Rigaud ont ouvert de tels sentiers d’ascension. À Orford, il fallait payer 15$ cet hiver pour avoir accès aux sentiers pour toute la saison.

J’ai vraiment été impressionné par le mont Orford et ses 850 mètres d’altitude. C’est une «vraie» montagne avec un sommet abrupt, rocheux et un brin hostile, plongé dans son propre microclimat. Parmi celles que j’ai vues, c’est la montagne du Québec qui m’a le plus rappelé les Rocheuses.

J’ai toutefois vécu mon meilleur moment de la journée sur son voisin au nord, le mont Alfred-Desrochers. La remontée mécanique donnant accès à ce sommet était fermée aujourd’hui, mais quand j’ai vu la dizaine de centimètres de neige vierge dans la piste Toussiski, j’ai décidé de profiter de mes skis de randonnée et de grimper vers le sommet.

J’ai bien fait parce que j’ai fait une descente magique sur la piste Cascade. Personne n’était passé avant moi et je flottais littéralement dans la poudreuse en enchaînant les virages à la fois rapides et parfaitement confortables. C’est difficile de donner à un gars de 200 livres comme moi l’impression de voler, mais c’est ce qui m’est arrivé.

Très hâte de retourner au mont Orford, cette fois pour tenter de gravir toute la montagne par son nouveau sentier d'ascension.


02 avril 2017

Sur la montagne de Morin-Heights

Je crois bien avoir fait aujourd’hui ma dernière sortie de la saison dans les Laurentides en grimpant au sommet de la station de ski alpin de Morin-Heights, par une journée de soleil radieux et de neige collante.
 
Ceinturée de sentiers, la montagne où se trouve la station forme un terrain de jeu singulier pour le skieur nordique ; notamment parce qu’on peut agrémenter sa randonnée d’une descente par une piste de ski alpin. 

C’était la deuxième fois que je faisais l’ascension de la montagne. La première, j’étais passé par le flanc nord de la montagne en empruntant le Corridor Aérobique, la piste entretenue Birkbeiner et la portion nordique du sentier Coureur des Bois. 

Cette fois, je suis plutôt passé par le flanc sud en démarrant ma randonnée sur le sentier Horizon.  

Cette piste de randonnée nordique passe tout près des stationnements de la station de ski. C’est là que j’ai garé ma voiture pour aller prendre le sentier là où il croise le chemin Bennett, en marchant un deux minutes avec mes skis.

Le sentier Horizon nous fait grimper sans trop de mal dans la montagne… quand on arrive à le suivre. Le trajet est clair et marqué sporadiquement de balises rouges, mais je m’en suis quand même écarté à un certain moment en suivant les traces d’un skieur qui avait piqué directement vers le sommet de la montagne. 
 
La piste file plutôt vers le très joli lac Vert, qui a presque l’air d’un puits de volcan tellement il est rond et entouré de collines.

La piste Horizon contourne le lac par le sud avant de se terminer à une intersection où elle rejoint le sentier Portageur.

Rendu là, on a plusieurs options. On peut se diriger vers le Viking Ski Club en descendant vers le sud sur le sentier Portageur. On peut continuer à contourner la montagne en allant prendre la piste Birkbeiner en direction nord. Ou on peut piquer vers le sommet de la montagne en empruntant le sentier Portageur vers le nord. 
 
Le kilomètre du sentier Portageur qui mène au sommet à partir de l’intersection est absolument magnifique. On grimpe dans un vallon encaissé décoré d’énormes pierres comme celle-ci…  

Le sentier Portageur mène au sommet où aboutit le télésiège Rivière-Simon. Mon plan était de revenir sur mes pas une fois rendu là. Mais quand je suis arrivé en haut, j’ai vu que le télésiège n’était pas en fonction et que j’avais tout ce secteur de la montagne pour moi seul.

Je n’ai pas pu résister à la tentation de descendre dans la piste Viking où la neige tombée dans la nuit de vendredi à samedi était encore presque totalement vierge. 

Transformée en mince couche de pâte molle par le soleil, cette neige recouvrant un fond dur formait un tapis moelleux où ça glissait beaucoup mieux que dans la neige lourde et collante de la forêt. 

J'en ai profité au maximum en remontant dans la Viking pour la descente deux fois avant de laisser la gravité me ramener au pied de la montagne.

Conclusion : voilà un secteur rempli de possibilités pour le skieur nordique averti. «Averti» parce qu’il faut quand même composer avec 200 mètres de dénivelés en explorant la montagne. 
 
J’ai déjà hâte à ma prochaine visite.