27 janvier 2024

Pour le meilleur et pour le ski

Pour le meilleur et pour le ski

On partait en duo ce matin-là, et ça voulait dire que je n’allais manquer de rien.

La bouteille d'eau que j'oublie souvent était dans notre sac à dos. Le lunch qu'on avait préparé ensemble aussi. Rien à voir avec ma sortie précédente où j'étais parti sans eau, sans nourriture et sans mon portefeuille pour en acheter sur la route!

Comme d'habitude, j'avais travaillé fort pour nous trouver une destination. Ces dernières années, ma blonde est devenue une skieuse douillette. Qui aime les promenades, pas les équipées. Qui arrête vite d'avoir du fun quand ça devient devient pénible. Qui aime bien faire une halte agréable en milieu de randonnée. 

Au début de l'hiver, j'avais découvert l'existence d'une cabane située au bout d’un sentier ni trop long ni trop technique. C'est vers cette cabane qu'on s’en allait.

Toutes les conditions étaient réunies pour qu'on ait du plaisir. Mercure à peine au-dessous de zéro. Pas un souffle de vent. Dix centimètres de nouvelle neige tombée la vieille.

Les gentlemen ont longtemps ouverts des portes devant leurs dames. Moi, dans la grosse neige, je me fais un devoir d’ouvrir le chemin à la mienne. Pendant qu’elle, derrière, travaille un peu moins fort.

Pas de rallonge, pas de détour, pas d'improvisation: on a filé droit vers la cabane. Car j'étais bien décidé à éviter ce que cette sortie ne devienne une autre de ces «fois» qui entachent mon dossier.

Il y a eu la fois où je l'ai entrainée dans une montée de fou dans Charlevoix. La fois où je l’ai forcé à descendre le mont Bellevue en ski-raquette. La fois récente où j'ai trop étiré son élastique dans le Coteau de Lorraine. Et toutes les fois où mes raccourcis étaient en réalité des rallonges.

On est vite arrivé à la cabane. On s’est installé à l’intérieur. On a pris notre temps pour manger notre lunch. On a fait des photos. Puis on a remis nos skis pour finir notre randonnée tranquille.

Mais une randonnée, ce n’est pas finie tant que ce n’est pas finie. Et celle-ci nous réservait une péripétie.

Le mercure était passé au-dessus de zéro. La neige s’est mise à coller sous nos skis. Pas tellement sous les miens que je nettoyais en poussant fort à chaque pas. Beaucoup plus sous les siens qu’elle trimballait comme elle pouvait.

On s’est arrêté. J’ai sorti mon fart de glisse. Ça l’a aidé un moment. Mais pendant qu’on terminait notre itinéraire, cette sortie est clairement devenue la fois où je l’ai engluée dans la neige collante.

Elle a persisté. Je l’ai aidé comme j’ai pu. Et on a réussi à sortir du bois sans s’engluer dans une chicane.

«Je suis rendue vieille et mémère», a dit ma blonde quand on s’est retrouvé dans l’auto. Je ne pouvais pas la contredire. Mais j’aurais dû en profiter pour lui dire que je ne serai jamais prêt à la changer pour une plus jeune.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Au moins tu l’as écris que tu la changerais pas