Le ski le plus sauvage sur l’île de Montréal, c’est dans la falaise Saint-Jacques qu’il faut s’aventurer pour le trouver.
Cet escarpement boisé n’est pas seulement situé dans l’ouest de l’île, en contrebas de quartier Notre-Dame-de-Grâce. C’est aussi un vrai petit Far West.
D’ici quelques années, la falaise doit devenir un grand parc. Mais pour l’instant, c’est une terre sauvage où l’anarchie règne.
Arbres tombés raides morts. Rebuts que des délinquants ont balancés du haut de falaise. Vieux
pneus abandonnés là comme des cadavres. Campeurs clandestins. Sentiers de
fortune. Trésors cachés attendant les aventuriers. On trouve de tout dans ce bois perdu en plein ville.
J’en sais quelque chose :
j’ai participé cet automne à une corvée de nettoyage organisée par Sauvons la falaise, une bande de gentils
cowboys qui s’est donné pour mission d’assainir et de défendre ce milieu
naturel assiégé.
Moi ma spécialité c’était la chasse aux vieux pneus, à pied et sur mon vélo électrique. En tout, on en a ramassé presque 300 qui attendent toujours que la ville remplisse sa promesse de les envoyer se faire voir ailleurs.
À ce moment-là, j’avais hâte
de sillonner la falaise à ski!
Je l’ai dit : on fait du ski sauvage dans cette falaise sauvage. Dans un tortueux sentier infesté de marcheurs… mais aussi de roches, de troncs d'arbres et de branches. Skis précieux s’abstenir.
Le sentier de la falaise la fois où j'ai eu le bonheur de le trouver vierge. |
Au milieu de la Bande Verte, il y a une nouvelle bretelle d’accès. Elle mène à un vieux chemin abandonné qui grimpe au sommet de la falaise avant d’aboutir à la rue Saint-Jacques où son entrée est plus ou moins bien fermée par un grillage.
Cet ancien chemin est le cœur
de la «falaise skiable». D’abord parce qu’elle forme une descente en pente
douce où quelques jeunes débrouillards ont aménagé un parc à neige de fortune qui
fait le bonheur de mon fils.
Le parc à neige sous la neige. |
La bretelle d'accès et une partie des pneus et autres déchets qu'on a sorti de la falaise. |
Sur mes vieux skis Kom larges et déjà bien égratignés, je skie sans trop de problème sur ce sentier même s’il comporte son lot de pièges et de difficultés.
En direction est, le sentier
est étonnement skiable sur environ un kilomètre. Plus loin, par contre, des
arbres tombés et un éboulis compliquent le trajet. Je me suis déjà rendu une fois
au bout du sentier qui débouche sur la rue Pullman, mais je vous conseille de rebrousser
chemin là où un (ou une) artiste a fait de la peinture sur bloc de béton.
Ça c'est un repère facile à repérer... |
La meilleure pente du tronçon est du sentier dans l'état où elle était aujourd'hui. |
En direction ouest, le portrait est similaire. De ce côté-là aussi le sentier est plutôt agréable sur environ kilomètre. La seule difficulté majeure à surmonter est un méchant petit ravin où des pierres sont embusquées.
Ça vaut la peine de franchir l’obstacle. Un peu plus loin nous attend une œuvre d’art pas mal plus monumentale que le corbeau du bloc de béton…
Méchante bête... et là je parle du monstre en métal! |
En ski, mieux vaut ne pas s’aventurer au-delà du monstre en métal. Après, le sentier devient un peu trop rock and roll même si quelques cowboys de Sauvons la Falaise travaillent fort à l’améliorer.
Parlant d'initiative individuelle...
Cet automne, un cowboy qui aime beaucoup le ski a aménagé près du falaise une petite «descente secrète» pas loin du Falaisosaure. Il a élagué des branches et retiré des roches. Il a même eu l'aide de son vieux père qui a coupé un très gros arbre tombé avec une tout petit sciotte. Et cet hiver, il a dévalé quelques fois déjà cette descente avec sur la tête une tuque rouge plutôt qu'un chapeau de cowboy. Alors si vous passez dans le coin, repérez ses traces si vous voulez vous aussi vous faire descendre...
La partie basse de la descente du cowboy skieur... |
Le «campement» que le cowboy skieur a aménagé au sommet de sa pente. |
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