26 janvier 2014

Une randonnée sur La Canadienne


Dans les années 30 et 40, faire du ski de fond dans les Laurentides était toute aventure.

De Montréal, on commençait par prendre le «train des neiges»  jusqu’à Shawbridge, Sainte-Adèle ou Sainte-Agathe. Puis on skiait de village en village en empruntant les sentiers de l’«Alouette Belt» – un réseau de pistes unique en Amérique du Nord qui relayait tous les villages et tous les hôtels de la région.

En bonne partie développé par l’infatigable Jackrabbit, ce réseau-là a graduellement disparu avec la popularité croissante du ski alpin et l’urbanisation de la région. Mais il en reste un petit bout entre Sainte-Adolphe-d’Howard et Sainte-Agathe: la piste La Canadienne, qui relie les deux villages en serpentant en pleine forêt sur une distance de 16 kilomètres.

Je suis allé découvrir ce sentier-là aujourd’hui, en partant de Sainte-Adolphe-d’Howard.

En arrivant sur place, j’ai commencé par faire un méchant saut en voyant une douzaine de centimètres de neige fraîche tombée la veille... pendant qu’il tombait seulement deux petits centimètres dans la région Montréal.

En trois mots: vive les Laurentides!

Après un arrêt au chalet d’accueil du réseau Sainte-Adolphe-d’Howard, pour acheter mon billet d’accès, j’ai repris ma voiture et j’ai roulé jusque là où commence la Canadienne, au nord du village et de l’immense lac Saint-Joseph. On a eu la bonne idée d’aménager un grand stationnement à l’entrée de la piste.

On peut aussi se rendre jusque-là en ski, à partir du chalet d’accueil, en empruntant un sentier facile qui traverse le lac Saint-Joseph. Mais disons que je voulais conserver mon énergie pour la Canadienne.

Il fait un froid sibérien aujourd’hui, mais heureusement la Canadienne possède un système de «chauffage»: dès qu’on entre dans le bois, on se met à grimper et ça continue presque sans interruption pendant trois kilomètres jusqu’au refuge Charles D. Campbell ! Disons que dans la grosse poudreuse, ça donne chaud !

Contrairement à ce que je pensais, La Canadienne est entretenue mécaniquement. «Mais pas souvent», m’a toutefois dit un skieur que j’ai croisé. Chose certaine, c’était magique de skier aujourd’hui sur un fond bien damé recouverte d’une généreuse couche de neige fraîche.

Splendide à l’extérieur, spartiate à l’intérieur. Voilà comment je décrirais le refuge Charles D. Campbell. J’ai dîné là avec un couple et leur petite fille, et on a longtemps grelotté avant que le petit poêle à bois du refuge finisse par réchauffer l’atmosphère. 

J’ai bien failli rebrousser chemin après ça... mais heureusement j’ai plutôt décidé de pousser plus loin sur la Canadienne. «Heureusement» parce que la piste devient très agréable après le refuge. On enchaîne les montées et les descentes modestes dans un extraordinaire paysage montagneux et forestier.

J’ai fait un autre trois kilomètres avant de battre en retraite vers ma voiture. J’ai fait du ski fantastique dans la poudreuse. Mais il faudrait me payer cher pour que j’aille skier là quand les conditions sont rapides et glacées. Certaines descentes doivent être alors carrément dangereuses.

En résumé: ma plus belle randonnée jusqu’ici cet hiver. Mais la saison est encore jeune ! 


05 janvier 2014

Au mont Loup-Garou avec Jackrabbit

On dirait que je suis en train de me développer une petite tradition personnelle. Aujourd’hui, pour la deuxième année de suite, j’ai honoré la mémoire de Jackrabbit Johannsen en faisant le jour de l’anniversaire de sa mort une randonnée tout à fait dans son genre.

C’est important pour moi qu’on se souvienne de Jackrabbit. Le gars a fait plus que quiconque pour le développement du ski au Québec. Il a tracé et entretenu des kilomètres de sentiers. Il a participé au développement de plusieurs stations de ski. Il a propagé l’amour du ski pendant des décennie. Il a fait du ski jusqu’à l’âge de 100 ans. Et il est mort à l’âge de 111 ans, juste pour nous prouver à quel point faire du ski est bon pour la santé!

Comme l’an dernier, j’ai fait ma «randonnée souvenir» à Sainte-Adèle. Et pour cause: on y fait du ski «à l’ancienne», façon Jackrabbit, dans des sentiers étroits et sinueux sillonnant tout le territoire de la municipalité.

Il n’y a pas de centre de ski de fond à Sainte-Adèle, mais il y a un réseau de sentiers maintenu par l’organisme Plein Air Sainte-Adèle. Une soixantaine de kilomètres de sentiers de randonnée nordique et une vingtaine de kilomètres de pistes tracées mécaniquement.

J’ai fait ma randonnée d’aujourd’hui dans le secteur ouest du réseau de sentiers entretenu par l’organisme Plein Air Sainte-Adèle. En partant du point d’accès au réseau situé à l’usine de filtration du lac Matley,  au bout chemin du Paysan. 

Officiellement, on n’a plus le droit de stationner sur le terrain de l’usine,.. mais il y avait plusieurs autos garés là aujourd’hui. N’empêche, j’ai plutôt laissé ma voiture sur le bord du chemin...

Il y a deux beaux trajets à faire dans ce coin-là. Emprunter le sentier Adéloise jusqu’au lac Millette puis rentrer par le chemin, un trajet d’une dizaine de kilomètres que je n’ai jamais fait. Et monter jusqu’au relais trônant au sommet du mont Loup-Garou en effectuant une boucle d’environ huit kilomètres.

C’est cette directions-là que j’ai prise aujourd’hui. Et en entrant dans le bois, j’ai tout de suite été happée par la beauté des Laurentides.

Je suis monté vers le relais en empruntant le sentier Alexis, une piste classée intermédiaire que j’ai trouvé éprouvante. Je vais me souvenir longtemps d’une descente abrupte se terminant par deux bonnes bosses où, en toute logique, j’aurais dû prendre un méchante fouille. Aucune idée comment j'ai réussi à rester sur mes skis... 

Quelques minutes plus tard, j’étais au relais du mont Loup-Garou qui, de loin, ressemble exactement à l’idée qu’on se fait d’un refuge au sommet d’une colline des Laurentides.

Malheureusement, l’intérieur est beaucoup moins pittoresque. Les murs sont couverts de graffitis. Il n’y a plus de cheminée dans le trou pour la cheminée. Et récemment, le poêle à bois a été traîné à l’extérieur par des petits comiques...

J’en ai été quitte pour manger mon sandwich à l’extérieur, où c’était un peu moins froid que dans le relais. 

Tous classés intermédiaires ou très difficiles, les sentiers de Sainte-Adèle conviennent surtout aux bons skieurs parce qu’ils sont passablement corsés. Et comme l’entretien est plutôt minimaliste, c’est le genre d’endroit où il faut aller quand le conditions sont bonnes comme elles l'étaient aujourd'hui. 

Il m’a semblé que a signalisation s’était amélioré depuis ma dernières visite. Il y a maintenant des cartes à presque toutes les intersections et les descentes les plus périlleuses sont signalées par des pancartes. 

Bref, si vous cherchez un endroit pour faire du ski de fond un peu plus aventureux que la moyenne...

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