22 avril 2023

Montagne Grise et chemise hawaïenne


Quand la neige se retire des Laurentides, c'est sur les flancs nord de la montagne Blanche et de la montagne Grise qu'elle s'attarde le plus longtemps. 
 
C'est pour ça que je suis allé à sa recherche aujourd'hui du côté de la montagne Grise avec mon copain de ski Bris7. 
 
On n'a pas fait une grande sortie. La neige était dans un état de décomposition trop avancé pour ça. Mais on s'est bien amusé quand même, notamment parce qu'on a profité de l'occasion pour essayer un «raccourci» pour se rendre à la montagne.
 
On a pris le bois par un ancien chemin forestier qui mène rapidement au refuge du Nordet et au pied de la montagne Grise en partant du chemin du Nordet. Je sais pas si c'est possible de se stationner à la hauteur de ce chemin-là en plein hiver, mais aujourd'hui on a pu faire ça sans problème. 
 
Le chemin forestier par où on a pris le bois était bien couvert.

Il y a une mystérieuse épave au bord de ce chemin!

Ce chemin forestier passer au nord du lac Bruyère avant de rejoindre le sentier Intercentre pas loin du refuge du Nordet qui lui se trouve sur la rive sud du lac. 

On a mangé notre lunch au refuge. On a grimpé jusqu'au sommet de la montagne. On a profité du point de vue à 760 mètres d'altitude. Puis on s'est lancé dans la descente sur un peu trop vieille et spongieuse pour qu'on puisse prendre de la vitesse et faire de beaux virages. Mais c'était quand même agréable...
 
Sur le chemin du retour, on a raccourci notre raccourci en tentant une drôle de manoeuvre: couper à travers la décharge du lac en passant sur un barrage de castor où on skiait dans le foin plutôt que sur la neige. 
 
Qu'est-ce qu'on ferait pas pour sauver un kilomètre... 
 
On n'enlève pas nos skis juste pour ça...

La vue depuis le sommet de la montagne Grise.

Bris7 plie un genou découvert...

La fois où j'ai traversé une décharge sur un barrage de castor.

Mon look était plus estival que le temps qu'il faisait.
 
Belle façon de terminer ma saison!

15 avril 2023

Nulle part ailleurs


Nulle part ailleurs
 

On était au milieu d’avril. Il faisait beau et chaud à Montréal. J’ai mis mes skis dans ma voiture en me demandant si les voisins trouvaient maboule le gars qui s’en allait chercher l’hiver par une journée d’été égarée au printemps.

La blonde du gars, elle, avait fait son idée. Elle ne comprenait pas pourquoi il n’est pas tanné de la neige et du ski.

C’est d’abord une question de tempérament. Je ne suis pas tanné du ski en avril comme je ne suis pas tanné de jouer à la balle en septembre. Je ne suis pas tanné du ski en avril comme je ne suis pas tanné de faire du vélo début décembre.

Le paysage était vert et brun jusque à Saint-Sauveur. Puis les flaques de blanc ont commencé à se multiplier, à grandir, à prendre le dessus dans le paysage.

La 15 m’a amené à Sainte-Adèle. La 370 m’a amené à un chemin de terre. Le chemin de terre m’a amené à l’endroit où je suis parti en ski pour aller nulle part.

Nulle part, c’est le nom qu’un ami skieur donne aux spots secrets qu’il me fait découvrir.

Mais ce jour-là, je m’en allais nulle part en solitaire. Mon ami était ailleurs et le reste du monde aussi. Je n’ai croisé personne sur le sentier qui m’a mené à l’endroit où j’ai piqué à travers bois vers la colline que je m'en allais monter et descendre.

Aussitôt, la glisse est devenue meilleure. Le sentier que je venais d’abandonner était dur et raboteux. Dans la colline, sous des arbres qui allaient bientôt redevenir des feuillus, la neige vierge ramollie par le soleil cédait agréablement sous mes skis.

Je suis monté jusqu’en haut. Le printemps avait fait disparaître la neige sur le buton au sommet de la montagne. J'ai touché  terre sur cet ilot entouré de blanc. Puis j'ai mangé mon lunch assis à l'ombre de mes skis qui attendaient plantés là que je reprenne la neige.

J’ai beaucoup aimé l’équipe Cousteau quand j’étais enfant. Ce que j’ai fait ensuite ressemblait à un épisode de son odyssée sous-marine. J’ai plongé d’un côté de la montagne, trouvé une épave rouillée, remonté, replongé vers le sud, suivi un couloir jusqu’au pied d’une falaise, remonté encore en faisant des paliers pour reprendre mon souffle.

Tout ça était du jamais vu, du jamais skié. C’était la première fois que je baignais dans cette lumière, que je flottais dans cette neige printanière.

Voilà, c’est ça. En ski, on est toujours plongé dans l’inconnu. Le sentier le plus familier n’est jamais tout à fait pareil.  La descente qu’on a dévalée cent fois réclame encore toute notre attention.

C’est pour ça que je ne me tanne pas. Et c’est pour ça qu’en revenant de nulle part ce jour-là, je me suis dit que javais bien fait d’aller nulle part ailleurs.

10 avril 2023

Tour du chapeau

Même si la région des Cantons de l'Est est passée au vert dans les dernier jours, j'ai trouvé assez de neige pour skier à Val-des-Sources en ce lundi de Pâques. 

C'était dans le coin de forêt que sillonnent les sentiers Quatre-Saisons, un petit réseau de randonnée pédestre où il y a juste assez de relief pour s'amuser en gros ski passe-partout. 

Chaleur oblige, j'avais mis mon chapeau de feutre à la Mad Men plutôt que ma tuque. C'est mon look Frank Skinatra.. et une façon de célébrer mon tour du chapeau du long week-end: trois sorties de ski en trois jours au mois d'avril!

La neige tient le coup plus longtemps en forêt.

Je me suis permis une petite incursion dans cette plantation d'arbres.

Il y a beaucoup de chevreuils dans ce boisé. Et donc beaucoup de...

Belle petite descente à travers bois...

09 avril 2023

L'écume du printemps

L'écume du printemps

L’idée ce jour-là c’était de trouver de la neige exposée au soleil.

Voilà pourquoi j’ai commencé cette randonnée sur le terrain de golf du mont Gabriel.

On était début avril. Le soleil brillait de tous ces feux dans un ciel bleu d’un bord à l’autre. Et en prenant le large sur le golf, j’ai eu l’impression de débarquer sur une banquise.

Dans les jours précédents, la neige avait neigé sur les Laurentides. Puis la pluie était tombée. Puis le froid avait transformée la neige mouillée par la pluie en banquise blindée impraticable en ski.

Dans ces moments-là, il faut s’en remettre au soleil. Et j’ai senti en mettant les skis sur le terrain de golf que j’avais bien fait de me fier à lui.

Il était à peu près midi. Il faisait quelques degrés au-dessus de zéro. Le soleil avait déjà crée un mince couche de neige molle à la surface de la banquise. Les écailles et les carres de mes skis mordaient bien là où ils m’auraient eu aucun prise quelques heures auparavant.

Pourtant, personne n’avait eu la même idée que moi. C’est souvent comme ça en avril. J’étais un aventurier solitaire dans l’immensité d’un golf.

J'aurais été très content de passer l'après-midi à errer dans ce vaste espace où la bonne glisse transformait la moindre petite pente en longue descente propice aux virages. 

Mais j'ai trouvé un sentier, découvert que le soleil attendrissait aussi la neige sous les feuillus clairsemés. Alors j’ai eu une autre idée: aller tenter ma chance dans les «pentes perdues» du mont Gabriel.

Cette station de ski alpin a déjà été beaucoup plus vaste qu’elle l’est aujourd’hui. Dans le bon vieux temps, son domaine skiable s’étendait alors sur une colline qui se trouve au nord de son stationnement.

Les deux pistes abandonnées qu’on aperçoit de son pavillon d’accueil sont les vestiges les plus visibles de cette époque; mais il y avait aussi des pistes et une remontée au de la même colline.

C’est du côté de cette «face cachée» que je suis allé tenter ma chance.

Je savais que les anciennes pistes de ski alpin étaient encore bien dégagées... mais je ne m'attendais à les trouver parfaitement surfacées par les forces de la nature. 

De ce côté-là aussi, la neige, la pluie et le froid avaient fait leur oeuvre. Les pistes abandonnées étaient devenues des patinoires parfaitement lisses qui ramollissait sous les rayons du soleil.

Je glissais sur une mince couche d'écume crée par le soleil à la surface de la neige. Ça tournait bien à grand coup de virages parallèles. Je remontais sans problème d’adhérence sur mes skis à écailles. J'en ai profité jusqu’à ce que mes jambes baissent les bras après quelques remontées.

Le ski est un sport d’hiver qui devient une science au printemps. Pétrifiée par le gel, la vieille neige a besoin de l’énergie du soleil pour sortir de sa torpeur. Selon une équation où figurent des facteurs comme la température, l’ombre des arbres, l’heure, l’orientation d'une pente, son degré d'inclinaison.

Morte  la nuit, la neige morte reprend vie à la lumière du jour. Il faut être là quand le miracle se produit, en profiter pendant que ça passe. Parce que cette vie-là non plus n’est pas éternelle.

Une de mes pentes préférées sur le golf.
 
J'étais seul dans l'immensité... d'un golf.

La piste abandonnée où j'ai fait mes deux meilleures descentes de la journée.

Les conditions étaient tellement bonnes que j'ai osé descendre la ligne de l'ancienne remontée.

Même la route non déneigée qui passe dans le coin était bonne à skier.
 

08 avril 2023

Vallée Bleue Blanc Blues


Belle journée de ski de printemps à Vallée Bleue. 

Le soleil brillait. Ses rayons ont ramolli les pistes même si la température n'a guère dépassé le point de congélation. Ça tournait bien dans la sloche de fin de cette saison. 

Tout ce qui manquait c'est... un peu plus de skieurs. On était bien peu nombreux et l'ambiance en pâtissait. Elle aurait dû être à la fête. Elle était plutôt un brin nostalgique. Comme ceux qui s'étaient pointés à la station saluaient la saison qui s'achève

C'est pour ça que j'ai eu un peu les blues à Vallée Bleue. aujourd'hui. Mais en faisant du bons ski!