18 mars 2024

Au pays du mont Devil's Jump


Pour les skieurs d'arrière-pays, le printemps est la saison des valeurs sûres. 
 
Quand la couverture de neige s'amincit et que les conditions varient au gré de la météo, mieux vaut se replier en terrain connu et éprouvé plutôt que de tenter des expériences. 
 
Voilà pourquoi je rentre d'une virée dans un coin de l'arrière-pays de Val-Morin très fréquenté: les environs du mont Devil's Jump.

La façon la plus simple de visiter ce coin-là est de payer pour se stationner à l'accueil Far Hills du parc régional Val-David-Val-Morin. Mais on peut aussi laisser sa voiture en bord de rue sur le chemin du lac Fortier dans une zone où c'est permis par la municipalité de Val-Morin. 

D'habitude, on croise toujours beaucoup de monde dans ce secteur. Aujourd'hui par contre, on était deux et on a vu que deux autres skieurs. J'imagine que le printemps hâtif a en fait décrocher plusieurs.
 
La Maple Leaf est l'attraction la plus connue du coin. Quand on la prend du Far Hills, elle nous offre une belle petite descente puis nous en met plein la vue en traversant le lac Bélair. En plein hiver, sous le soleil, même un «lacophobe» comme moi apprécie cette traversée.

La traversée du lac Bélair par une vraie journée d'hiver.

On a eu droit à un dose de soleil et de ciel bleu pendant qu'on était sur la Munson.

Le carrefour où on a croisé les deux seuls skieurs qu'on a vu dans les sentiers.

Printemps oblige, on s'est tenu loin du lac aujourd'hui. Arrivés dans le secteur par la Munson, on a ensuite pris le sentier Thé des Bois au carrefour où ces deux pistes croisent la Maple Leaf. 

La Thé des Bois porte bien son nom. Elle fait un crochet dans un magnifique coin de forêt sur le flanc nord du mont Devil's Jump, avec une bonne descente à chaque bout.

Elle passe aussi par l'entrée de mon sentier favori des environs: la Chip's Trail qui nous amène au sommet du mont Devil's Jump et à 560 mètres d'altitude.

Ce sentier-là n'apparaît pas sur les cartes du secteur parce que la montagne est une propriété privée. Mais on a droit de l'emprunter à condition de respecter la consigne des propriétaires: rester dans le sentier ne pas faire de «hors-piste» ailleurs dans la montagne.

Ça vaut la peine de monter dans la colline pour la vue au sommet... mais surtout pour avoir le plaisir de dévaler soixante mètres de dénivelé en redescendant la Chip's Trail. 

Une des jolies sections de la Thé des Bois.

La vue est belle au sommet du mont Devil's Jump.

En bonne position sur la Chip's Trail.

Les autres sentiers du secteur ont moins de panache mais quand même leur charme. 

Du côté est, c'est toujours agréable de filer jusqu'au P'tit Train du Nord par la Whizzard ou la Stevenson. 

Nous on est plutôt parti vers l'ouest sur la Grignon, un sentier d'arrière-pays beaucoup plus tranquille que les moyenne... mais décoré de balises qui nous font skier sous le nez crochu du bon vieux Séraphin Poudrier des Belles Histoires des Pays d'en Haut. 

Bilan final: un fantastique coin d'arrière-pays qu'il faut visiter au moins une fois par hiver! 

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«Grignon» dans le sens de Claue-Henri Grignon, le crésteur de Séréphin Poudrier et son monde.
 
Mon équipier a profité de l'apparition du soleil pour sortir ses bras.

C'était ma deuxième sortie en S-Bound 98 et j'ai du plaisir à les faire tourner.

Il y avait encore assez de neige pour descendre à travers bois.

15 mars 2024

C'était calme à Montcalm


Deux autobus d'écoliers. Quelques jeunes skieurs du club local de compétition qui s'entraînaient. Quelques gars avec des manteaux du mont Tremblant. Un barbu en salopette qui skiait avec son ami planchiste. Un duo d'ados qu'on a croisé plusieurs fois dans le parc à neige. Et mon fils et moi qui avons profité de la montagne jusqu'à la dernière chaise de sa remontée principale. 

Vous voyez le portrait: c'était très calme aujourd'hui à Ski Montcalm. Mais aussi très ensoleillé et très printanier. Trop peut-être, vu qu'on est à la mi-mars. 

L'essentiel, c'est qu'on s'est offert une vraie belle journée de ski de printemps dans une station qu'on aime et qui n'a presque plus de secrets pour nous. Et on verra bien ce que nous réserve les semaines à venir!

 

12 mars 2024

Allez-retour sur La Canadienne

 
J'ai skié avec bonheur jusqu'au fond d'un cul-de-sac cet après-midi. 

C'était sur le sentier d'arrière-pays La Canadienne, quelque part entre Sainte-Agathe et Saint-Adolphe-d'Howard. Un coin où je n'étais pas allé depuis longtemps. 

Je suis parti du chemin des Pins à Sainte-Agathe. Pour rallier à partir de là, La Canadienne, il emprunter un court tronçon de la Fournelle, une piste entretenue mécaniquement qui fait parti du réseau du de sentiers de ski classique du Camping Sainte-Agathe. 

J'ai trouvé de la neige vierge dans la Fournelle, sans doute parce qu'on est en fin de saison. Puis j'ai pris La Canadienne où personne n'était passé depuis la dernière bordée.

La glisse était agréable sur la Fournelle qui n'avait pas été entretenue mécaniquement.

La Canadienne relie depuis longtemps Sainte-Agathe à Saint-Adolphe-d'Howard. Pour le moment toutefois, sa route est coupée par un problème de droit de passage à la hauteur du chemin du Belvédère. 

Je crois qu'une voie de contournement a été aménagée, mais je ne l'ai pas cherchée aujourd'hui. J'étais plutôt là pour avoir le plaisir de skier la grosse colline plantée de feuillus où monte La Canadienne avant de croiser le chemin du Belvédère. 

Les feuillus sont les meilleurs amis du skieur d'arrière-pays au printemps. À l'ombre des conifères, les sentiers ont tendance à glacer quand le mercure flirte avec le point de congélation, notamment parce que la neige qui fond dans leurs branches tombent en eau sur le tracé. 

C'était comme ça dans le bas de La Canadienne aujourd'hui. Mais quand j'ai débouché dans les feuillus et à vraiment grimper dans la colline, j'ai trouvé de la belle neige printanière agréable à skier sous le soleil. 

Je ne me tannerai jamais de faire ce genre de traces et de faire ce genre de photos.

Une photo qui donne une bonne idée de l'état de la neige sous le soleil dans la colline.

On doit monter une centaine de mètres de dénivelé pour arriver au sommet de cette colline qui culmine à 540 mètres d'altitude. 

Un peu après le sommet, on se bute à un panneau nous indiquant qu'il faut rebrousser chemin. 

Redescendre la colline est le «bonbon» de cette courte randonnée. C'est assez tranquille comme descente et on a de l'espace pour se laisser aller sans trop de risque. Agréable façon de prendre le chemin du retour!  

J'ai trouvé cette section de La Canadienne plus difficile à suivre que la moyenne des sentiers d'arrière-pays. Il y a quelques balises neuves près de la Fournelle, mais après c'était un cas de «je-sors-mon-téléphone-souvent-pour-vérifier-si-je-suis-sur-le-bon-chemin». 

Ça doit être pour ça que mon téléphone a fini par passer 20 minutes dans les neiges durant cette randonnée. Je l'avais égaré en ramassant des branches tombées dans le sentier. Heureusement qu'il ne s'était pas trop enfoncé...

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La neige est toujours plus belle de l'autre côté d'un panneau du genre...

Tout ce monte dans cette colline doit redescendre par le même chemin.

La Canadienne et la Fleur de Lys qui partagent le même tracé, ça fait chicane Québec-Ottawa! 

10 mars 2024

Camp de chasse... aux descentes

Je n'ai jamais réussi à inculquer l'amour du ski de fond à mon fils; mais on dirait que je suis en train de réussir à lui faire aimer ce que j'appelle le «ski de colline». 

Alors que le «ski de montagne» se fait avec des skis alpins à fixations débrayables et des peaux d'ascension, le «ski de colline» se pratique plutôt en skis nordiques à fixations à talons libres. L'objectif est toutefois le même: multiplier les montées et les descentes plutôt qu'accumuler les kilomètres. 

Quand je sors avec mon fils, c'est pour faire ce genre de ski-là en évitant autant que possible le terrain plat. 

C'est ce qu'on a fait aujourd'hui en «rayonnant» à partir d'un camp de base parfait pour faire du ski de colline: le refuge de la Cordée du club de plein air de Sainte-Agathe. 

On entend moins souvent parler de ce refuge que de son illustre voisin, le refuge de l'Alpage. Mais lui aussi à son charme. Surtout parce que c'est une jolie cabane bleue est située au sommet de grosse colline que dévale la bien nommée Descente aux enfers. 

On s'est rendu là aujourd'hui en nous stationnant sur la rue Cosette, puis en passant derrière chez Pierre Gougoux (qu'on ne remerciera jamais assez d'avoir transformé sa terre en terrain de jeux pour skieurs) pour monter dans colline par les sentiers Chemin du tracteur et Marmotte. 

En bons coureurs des bois, on a ensuite allumé un bon feu dans notre camp de base avant de se mettre en chasse. 

L'entrée de la Descente aux enfers tout près du refuge La Cordée.

Remonter la Descente aux enfers se faisait très bien aujourd'hui dans la neige humide.

On a commencé par dévaler la «Descente aux enfers qui commence juste à côté du refuge. Pour constater qu'il manquait un peu de neige pour profiter au maximum de ses 70 mètres de dénivelé. Oui, il y avait une quinzaine de centimètres de nouvelle neige... mais pas grand-chose en dessous.

Cette grosse descente dans un boisé clairsemé où on peut rester dans un couloir dégagé ou s’improviser un trajet en louvoyant entre les arbres est l'attraction principale d'un coin. Le genre de descentes que je fais toujours deux ou trois fois plutôt qu'une... 

Après notre lunch au coin du feu, j'ai fait découvrir la «descente à la James Bond» que forme le sentier Gillespie en dévalant le flanc ouest d'un colline sans nom. Là aussi, on perd très vite 70 mètres d’altitude... mais dans un étroit couloir sinueux entre deux murs de conifères.  

Redescendre vers chez Pierre Gougoux par le Chemin du tracteur fait aussi partie des plaisirs du secteur. La longue ligne droite qui termine cette descente est parfaite pour pratiquer ses virages télémark. 

J'ai amené souvent ma blonde au refuge de l'Alpage. Je pense que je vais amener souvent mon fils au refuge La Cordée dans les prochaines années. 

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En contrôle dans la grosse descente de la Gillespie.

On a rencontré par hasard mon ami David qui faisait une sortie de couple.

Notre feu était en feu quand on est rentré diner au refuge.

05 mars 2024

Voyage en Mustafanie


La Mustafanie compte parmi mes destinations préférées dans les Laurentides. 
 
C'est le secteur de l'arrière-pays de Val-Morin traversé par le tentaculaire sentier Mustafa. D'où le nom que je viens juste de lui inventer.

Une petite enclave riche en histoire et en trésors à découvrir. Voilà comment un guide touristique décrirait la Mustafanie si elle existait pour vrai. 
 
Comment s'y rendre? 
 
On peut voyager en première classe en payant pour se stationner à l'accueil Far Hills du parc régional Val-David-Val-Morin et emprunter les sentiers Maple Leaf et Stevenson pour rallier l'extrémité ouest du sentier Mustafa. 

Ou on peut voyager en classe économique en profitant du fait qu'il est maintenant permis de se garer à l'extrémité est du sentier Mustafa sur le chemin du Lac Lasalle dans une zone délimitée par des panneaux de signalisation.

La Mustafa telle que je l'ai trouvée en partant du chemin du lac Lasalle.

C'est ce que j'ai fait tard cet après-midi, surtout pour sauver du temps. En partant de là, on débarque tout de suite en Mustafanie. Et à peu de distance de toutes ses attractions. 
 
La plus «incontournable» est le mont Mustafa... que le sentier Mustafa contourne en passant au sud. 
 
On accède à la colline par la bien nommée «Mustafa en Haut», une bretelle à deux entrées qui nous fait gravir une trentaine de mètres de dénivelé. 
 
Un court sentier nous mène ensuite au sommet d'où on a une vue splendide sur le lac Lasalle presque 100 mètres en contrebas. 

La redescente de la colline compte parmi les attractions locales. Tellement que je l'ai remontée aujourd'hui pour dévaler les deux pentes de la Mustafa en Haut.
 
Le point de vue au sommet du mont Mustafa.

Le bout le plus photogénique de la Mustafa en Haut.

Une partie de la descente en direction est.
 Un peu plus à l'ouest, on arrive à une intersection où la Mustafa devient tentaculaire. La piste proprement dite continue vers le sud puis l'ouest en courant au flanc du mont Gilbert. Mais on peut aussi explorer d'autres «branches» qui sont des vestiges de l'époque où se ce secteur faisait partie du réseau de ski de fond de l'hôtel Far Hills. 
 
L'une de ces bretelles nous ramène au chemin du lac Lasalle en contournant le mont Mustafa par le le nord. D'autres mènent aux pistes entretenues mécaniquement du parc régional. Toutes valent un petit détour d'exploration.

L'autre attraction à ne pas manquer dans ce coin-là est la descente le sentier Bélair vers le lac du même nom. Tranquille au début, la piste devient pentue et sinueuse quand on arrive au lac. Une vraie partie de plaisir quand les conditions sont bonnes. 

Le lac Bélair forme la frontière sud de la Mustafanie. De l'autre côté, on est dans un autre royaume. Que j'aurais tendance à appeler la «Gadourie» en l'honneur d'un de ses citoyens en vue.
 
Mais ça c'est une autre histoire...  

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Les premiers mètres de la Bélair vus de la Mustafa.

La vue sur la lac Bélair au flanc du mont Gilbert est autre attraction locale.

Vestige de la grande époque de l'hôtel Far Hills qui survit en forêt.

Portrait de Mustafa qui date de l'époque de la photo noir et jaune?

J'ai profité du mont Mustafa en faisant quelques descentes dans la neige vierge.

Skier en fin de journée, c'est se donner l'occasion de capter de la belle lumière.