22 avril 2018

Au sommet de la montagne Grise

Quand j’ai décidé de me mettre au ski nordique, il y a quelques hivers, c’était dans l’espoir d’allonger ma saison après la fermeture des centres de ski de fond à la fin mars.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fonctionne cette année !

Il faisait plus de 10 degrés aujourd’hui dans les Laurentides, mais peu importe : il y a encore beaucoup de neige en forêt au nord de Sainte-Adèle, et ça m’a permis de faire une de mes plus belles randonnées de la saison sur le sentier Inter-Centre et jusqu’au sommet de la montagne Grise.

Bien sûr, comme le mercure était descendu sous zéro durant la nuit, la neige était gelée solide quand je me suis mis en route vers 10h30. Mais le chaud soleil n’a pas tardé à transformer la surface en sloche très agréable à skier.

J’ai profité de cette journée inespérée pour explorer l’extrémité ouest du sentier Inter-Centre en partant du point d’accès du chemin du Nordet, où on trouve un vaste stationnement et où le sentier commence comme ça…

J’ai pris le sentier Inter-Centre et j’ai commencé par me rendre au refuge le Nordet, un trajet d’environ 7 km qui m’a donné du fil à retordre sur la glace du matin.

Pendant un bon bout, le sentier court au flanc de la montagne Grise et on skie «incliné», un pied plus haut que l’autre. Pas facile quand on a du mal à s’accrocher sur la surface glacée et que nos skis ont envie de filer vers le bas de la pente. 

C’est une randonnée solo où j’ai fini par faire beaucoup de «social». En route vers le refuge du Nordet, j’ai croisé par hasard Bri7, un gars avec qui j’ai fait deux randonnées cet hiver. Et une fois au refuge, j’ai reçu la visite de Jack !

Non, pas le fantôme de Jackrabbit Johannsen. Plutôt Jack Gauthier, un «vrai de vrai» skieur qui a une piste à son nom dans le réseau de Plein Air Sainte-Adèle.

C’est un sentier qu’il a aménagé lui-même, avec l’aide d’un groupe d’amis. Je l’ai parcouru plus tôt cet hiver avec plaisir… et aussi avec difficulté parce que son trajet est assez corsé merci. Je me suis donc fait un devoir de le remercier...

Jack était accompagné de Bob et Francine, et j’ai passé un bon moment à jaser avec eux avant d’allonger ma randonnée en grimpant jusqu’au sommet de la montagne Grise.

C’est une ascension de 2,6 km et d’environ 200 mètres qui a été le clou de ma sortie. À partir du refuge Le Nordet, la montée par le sentier La Grise est agréable et riche en paysages variés. Et on trouve au sommet un magnifique point de vue vers l’est.

 Après avoir pris quelques photos, j’ai rebroussé chemin et fait une belle descente en retournant au refuge.

Près du sommet, on descend à coup de virages en lacets, entre deux murs de conifères. Ensuite, il y a une section plus ouverte où on peut louvoyer entre les arbres.

C’est toutefois la dernière section avant le refuge qui m’a vraiment séduit. Il nous reste alors à peu près 120 mètres de dénivelé à dévaler et on peut s’amuser ferme en restant dans le sentier qui est large et serpente agréablement, ou en sortant de chaque côté du sentier pour une fois de plus louvoyer parmi les arbres.

J’ai tellement aimé cette section-là que je l’ai faite deux fois plutôt qu’une avant de reprendre le sentier Inter-Centre pour revenir vers la civilisation.  

Je suis arrivé à ma voiture avec à peu près 16 km dans les jambes et le réservoir d’énergie à zéro. Disons que c'est beaucoup de kilomètres, avec mes gros skis et mes bottes en plastique, quand il fait aussi chaud!

Il faut que je le redise en terminant: incroyable randonnée pour un 22 avril ! 
 
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07 avril 2018

Le mont Alta par un jour de party

Je ne suis pas un grand amateur de party. Mais bon, quand il s’agit d’un party de ski…

Voilà pourquoi je suis allé faire un tour aujourd’hui au mont Alta, qui était exceptionnellement ouvert à tout le monde aujourd’hui à l’occasion du festival Roc and Slide, un genre de party de fin saison avec D, bouffe, bière, skieurs costumés et descentes en traîneaux au programme.

Situé à Val-David, le mont Alta est une ancienne station de ski qui a perdu son remonte-pente dans un incendie il y a quelques années. Alors c’est maintenant une oasis pour skieurs prêts à monter sur leurs jambes pour faire des virages dans la neige naturelle.  

L’oasis fonctionne toutefois comme un club privé : pour le fréquenter, il faut se procurer un abonnement saisonnier qui coûte seulement 50$ mais qui est  offert en quantité limitée, ou se faire inviter par un membre, ou profiter des quelques journées où la montagne est ouverte à tous comme c’était le cas aujourd’hui.

Je suis arrivé à la montagne vers 11h. Le stationnement était à peu près à moitié plein et une belle ambiance régnait déjà au pied des pentes. Mais je me suis vite retrouvé complètement seul dès que j’ai commencé à grimper dans la montagne par le sentier d’ascension le plus facile qui suit la piste Grand Jaune et qui permet de rallier le sommet en parcourant 1,2 km.

Il y a un autre sentier d’ascension plus direct et abrupt qui réduit le trajet à seulement 650 mètres. Comme la neige était collante aujourd’hui, je n’ai eu aucun mal à y grimper sur mes skis à écailles. Mais j’imagine que dans d’autres conditions, ça doit prendre des peaux d’ascension pour y monter.

Pour une petite montagne de ski alpin, le mont Alta cache une quantité impressionnante de pistes classées difficiles qui sont pour la plupart au-dessus de mes moyens techniques.

J’ai toutefois trouvé mon bonheur du côté ouest de la montagne où il y a quelques pistes faciles et des sous-bois indulgents. C’est là que j’ai passé le plus clair de ma journée, en me servant notamment de la piste Le Boulevard pour piquer des pointes plus à l’est.

J’ai bien aimé cette nouvelle expérience même si on s’épuise vite à monter et descendre 178 mètres de dénivelé. Les beaux virages dans la neige vierge valent le coup !

Il faut dire que les conditions étaient exceptionnelles pour un 7 avril : quelques centimètres de poudreuse reposant sur une couche de neige durcie par la pluie qui supportait presque toujours mon poids !

Dans l’après-midi, la neige vierge est devenue plus rare et des équipages costumés ont commencé à dévaler les pistes sur des objets glissants non identifiés. Ce qui m’a notamment permis de croiser Batman en batraîneau! 

J’ai tiré ma révérence vers les trois heures alors que le party commençait à peine. Et j’ai été alors surpris de voir que le stationnement débordait et qu’il y avait des autos garées jusque sur la 117 !

Conclusion : sûr que je vais rester à l’affût des occasions de visiter le mont Alta. 

Bien sûr, sans l'aide d'une remontée mécanique, on fait beaucoup moins de descentes pendant sa journée. Mais c'est une expérience unique qui m'a donné l'impression de visiter un gros terrain de jeu pour skieurs où on est en totale liberté. Méchant beau bonbon de fin de saison!

06 avril 2018

Au sommet de la montagne Blanche


À Montréal, la neige a complètement disparu du paysage. Mais il suffit de faire une heure de route pour en trouver beaucoup dans les Laurentides.

Résultat : la montagne Blanche portait bien son nom aujourd'hui ; et j’y fais une randonnée parfaitement hivernale un 6 avril.

Je suis parti du point d’accès du lac du Rocher, où j’ai trouvé un grand stationnement et ce bonhomme de neige armé de bâtons de ski qui montait la garde

De là, on s’enfonce en forêt par une bretelle d’accès qui mène au sentier Inter-Centre, une piste de 28 kilomètres qui relie Saint-Donat à Lac-Supérieur en passant par les montagnes Noire, Blanche et Grise.

Une fois sur l’Inter-Centre, je ne savais pas trop quelle direction prendre : continuer sur cette piste jusqu’au refuge du lac de L’Appel ou bifurquer sur le sentier Montagne Blanche qui mène au sommet de celle-ci.

J’ai toutefois été sauvé de mon indécision par Sylvain et Marie, deux skieurs plus rapides que moi qui faisaient route vers le sommet. Comme il fallait ouvrir la piste recouverte d’une dizaine de centimètres de poudreuse bien tassée, j’ai décidé de partir avec eux à l'assaut de la montagne que voici...

On a fait une ascension assez raide merci puisqu’on a grimpé à peu près 250 mètres en environ 1,5 km.

Ça valait la peine, par contre. Le sentier du sommet était très bien enneigé et il serpente dans une épaisse forêt qui donne l’impression d’être à des années-lumière de la civilisation.

La montagne Blanche culmine à 883 mètres d’altitude et quand je suis arrivé au sommet je n’avais plus grand-chose dans les jambes ; mais j’ai pu me reposer en profitant de la vue…

J’avais ensuite une autre décision à prendre : descendre le flanc nord de la montagne pour me rendre au refuge du lac de l’Appel avant de rebrousser chemin vers la civilisation, ou raccourcir ma randonnée en redescendant la piste abrupte par où j’étais monté.

J’ai fini par choisir la deuxième option et je me demande encore si j’ai bien fait.

Comme les dix centimètres de nouvelle neige reposaient sur une petite croûte, ça allait très vite dès que la pente devenait abrupte ; alors j’ai fait une descente un peu moins «contrôlée» que j’aurais voulu.

J’ai eu mes bons moments, bien sûr. Mais sûr que la prochaine fois, je vais plutôt tenter ma chance sur le flanc nord où c’est moins pentu et où il y a une zone de télémark sauvage marquée sur la carte ci-dessous.  

Remarquez, je suis arrivé complètement vidé à ma voiture. Alors pas sûr que ç’aurait été une bonne idée d’allonger ma randonnée en poussant jusqu’au refuge.

Et puis je suis bien content d’avoir une raison de retourner là un de ces jours…