18 janvier 2025

Pour l'amour du ski

 
 Pour l'amour du ski  
 

Après quelques sorties de couple et quelques sorties père-fils, je m’en allais faire une sortie de gars.

Depuis la maison d’un ami qui nous avait invité pour nous montrer son oeuvre.

Je suis arrivé en retard chez lui. Il avait déjà pris le bois avec les autres. Mais je savais vers où pointer mes skis pour les trouver.

J’ai pris un sentier, traversé un petit lac, monté une grosse côte. Et je les ai trouvés en orbite autour d’une immense roche erratique, excités comme des ti-gars par le ski qu’ils étaient en train de faire.

On était au flanc d’une colline qui se trouve en territoire public. Chez personne, donc. Et donc encore, pas chez mon ami.

Mais c’est sur ce flanc de colline que s’étalait son oeuvre.

Des couloirs de descente qu’il avait nettoyé pendant l’été, à la sueur de son front tout le tour de la tête, avec un peu d’aide de ma part et d’autres, en coupant de la fardoche et en écartant les troncs d’arbres tombés. Des balises faites avec des lames de débrousailleuse peinte en jaune. Un projet fait sans la bénédiction d’auncune autorité mais avec amour.

L’amour du ski dans les sentiers d’arrière-pays des Laurentides.

J'ai joint la gang de gars. On a enchaîné les descentes en remontant par le sentier voisin. Puis notre hôte a sorti un petit réchaud à gaz et fait chauffer des saucisses. J’en ai mangé deux en parlant de ski avec des gars de ski.

Je ne sais pas ce que l’avenir réserve à cette oeuvre. Quand elle s’est ébruitée, la nouvelle de son existence n’a pas fait que des heureux. Le ski dans les sentiers d’arrière-pays des Laurentides est une espèce menacée d’extinction, et tout le monde ne s’entend pas sur la façon de favoriser sa survie.

Je sais toutefois que l’amour du ski dans les sentiers d’arrière-pays des Laurentides coule dans les veines de mon ami et de ceux qui auraient préféré qu’il s’abstienne.

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