Vent fou au parc des Hautes-Gorges

Aller au parc national des Hautes-Gorges-de-la-rivière-Malbaie par un journée de grand vent et de poudrerie ne compte pas parmi les meilleures idées que j'ai eue dans ma vie, 

«Vous êtes courageux d'être monté ici», m'a dit le gars à l'accueil quand je me suis présenté devant lui. 

Dehors, il ventait, il neigeait, il poudrait. Et on voyait à peine l'immense montagne escarpée en face du pavillon d'accueil. 

Mais bon, j'étais rendu, fallait bien que je parte en randonnée. Même si j'allais être seul dans le bois. Même si le vent m'envoyait jouer ailleurs. 

En partant du stationnement du pont des Érables, j'ai commencé par me rendre au point de vue du Yéti en faisant un allez-retour de neuf kilomètres sur le sentier Riverain.

C'est une randonnée plutôt facile dans les conditions de neige qui prévalaient: une dizaine de centimètres sur fond durci par des raquetteurs.

Après un long plat, la piste grimpe à coup de virages en épingles et de longues traverses vers le point de vue du Yéti en nous faisant gagner sans trop de mal 150 mètres d'altitude. 

Quelque part sur le sentier Riverain.

Double passerelle sur le ruisseau Des Érables,.

Les derniers mètres avant le point de vue du Yéti.

Une vue du point de vue du Yéti.

C'était une journée où le point de vue était plutôt un point de vent. Disons que je ne suis pas resté planter longtemps à admirer les massives montagnes du coin que je voyais à peine dans la tourmente. 

Ma redescente dans la poudreuse a été plus tranquille que je l'aurais souhaitée. Avec ses traverses et ses virages en épingle, la partie pentue du sentier est plus propice à la montée qu'à la descente excitante. 

Après cette excursion, j'étais  en manque de vitesse et de virages... et j'ai vite trouvé remède à mon mal sur le sentier Sans Oreille.

Près de l'entrée du parc, ce sentier-là forme une pente fantastique en filant en ligne droite à travers une centaine de mètres de dénivelé.

J'imagine que la meilleure façon de skier cette pente-là est de prendre le sentier Sans Oreille par son entrée près de pont des Draveur pour l'aborder par le haut. Je manquais de temps pour faire ça aujourd'hui. Alors j'ai plutôt grimpé dedans jusqu'au sommet de sa section la plus abrupte. 

Quelle formidable descente j'ai fait en rebroussant chemin. De loin ma meilleure de la saison jusqu'à présent. Bien nivelée et juste assez large pour qu'on puisse slalomer, la piste était pleine de belle neige vierge. En gros skis larges, c'était géniale de dévaler à coup de virages télémark ce couloir blanc. 

Va falloir que je retourne au parc des Hautes-Gorges un de ces jours pour le voir dans toute sa splendeur. Mais d'ici là, je me compte chanceux d'avoir fait là cette formidable descente. 

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Une toute petite partie de ma descente par le sentier Sans Oreille. 

La rivière Malbaie depuis le pont des Draveurs. 

Au bout du point de vue, il n'y avait point de vue. 

Le soleil perçait à peine la tourmente. 

Les montagnes escarpées du parc n'ont rien à voir avec les rondes collines laurentiennes. 

Ça valait un égoportrait!