Je
déteste conduire quand il neige. Mais bon, en tant que skieur, il faut parfois
que je surmonte ma haine de la sloche qui s’accumule sur la route et des
camions qui emplissent mon pare-brise.
C’est
ce que j’ai fait aujourd’hui et ça m’a permis de faire une dure, mais très
satisfaisante randonnée jusqu’au sommet de la Montagne Noire, près de
Saint-Donat.
J’ai
skié sur le sentier Inter-Centre, une piste de ski nordique longue de 28
kilomètres qui relie Saint-Donat à Lac-Supérieur en empruntant un tracé
montagneux complètement en dehors de la civilisation qui relie les montagnes Noire, Blanche et Grise.
Je
suis parti de l’extrémité est du sentier Inter-Centre, d’un point d’accès situé
sur le chemin Régimbald, juste à l’ouest du lac Archambault.
On
est à environ 430 mètres d’altitude à cet endroit. Et à six kilomètres du
sommet de la Montagne Noire qui se trouve à 872 mètres d’altitude.
L’ascension
démarre raide. Pendant les deux premiers kilomètres, on grimpe sans
discontinuer ou presque ; par un sentier assez large où on a déjà hâte de
faire des virages sur le chemin du retour.
Ensuite,
la piste s’aplanit un peu pendant un peu plus d’un kilomètre. On monte
toujours, mais il y a parfois de bouts plats et de courtes descentes ; dans une
forêt de conifères qui m’a rappelé le voyage dans les Rocheuses que j’ai fait à
Noël.
Après
ça, on recommence à grimper raide alors que le sentier serpente vers le sommet
de la Montagne Noire.
On
est rendu à plus de 800 mètres d’altitude quand on tombe sur une des
principales attractions du sentier Inter-Centre : l’endroit où s’est
écrasé un avion quadrimoteur de l’armée canadienne en 1943.
Les
débris de l’appareil, un Liberator baptisé «Harry», sont toujours sur place. L’accident
a fait 24 morts et reste la plus mortelle tragédie de l’histoire de l’aviation
militaire canadienne.
Sans
le savoir, j’ai pris la une photo qui donne une idée de la quantité de neige qu’il
y a en ce moment sur la Montagne Noire…
C’est
le sommet de l’obélisque au centre du monument que j’ai pris en photo. Je n’ai
absolument pas vu les croix qui étaient complètement enterrées. Je pense même être
passé sur celles de gauche sans m’en rendre compte.
Le
sentier devient plus étroit à mesure qu’on s’approche du sommet. Puis on a
droit à un dernier «mur» extrêmement pentu et chaotique.
Il
y avait plusieurs arbres tombés dans cette dernière montée avant le sommet, des
lames de neige et des plaques de glace dissimulées sous la poudreuse. Tellement
que j’ai bien failli rebrousser chemin à quelques mètres du sommet…
Je
suis content d’avoir persévéré même si, avec la neige qui tombait, la vue du
sommet n’avait rien d’extraordinaire.
Il
m’a fallu deux heures pour atteindre le sommet… et j’y suis resté moins de dix
minutes !
Après
le mur pentu et chaotique, où je suis descendu très prudemment, j’ai trouvé la
descente très agréable. Ça reste de la randonnée puisqu’il y a des plats et des
petites montées à franchir. Mais il y a aussi de belles pentes où on peut s’amuser
à faire des virages dans la neige vierge en profitant de la largeur de la
piste.
C’est
dans le dernier kilomètre que la descente est la plus excitante. J’ai terminé
ma journée en slalomant jusque dans l’entrée du sentier et avec le sentiment du
devoir accompli !
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