De Montréal, on
commençait par prendre le «train des neiges» jusqu’à Shawbridge, Sainte-Adèle ou Sainte-Agathe. Puis on
skiait de village en village en empruntant les sentiers de l’«Alouette Belt» –
un réseau de pistes unique en Amérique du Nord qui relayait tous les villages
et tous les hôtels de la région.
En bonne partie
développé par l’infatigable Jackrabbit, ce réseau-là a graduellement disparu
avec la popularité croissante du ski alpin et l’urbanisation de la région. Mais
il en reste un petit bout entre Sainte-Adolphe-d’Howard et Sainte-Agathe: la
piste La Canadienne, qui relie les deux villages en serpentant en pleine forêt
sur une distance de 16 kilomètres.
Je suis allé
découvrir ce sentier-là aujourd’hui, en partant de Sainte-Adolphe-d’Howard.
En arrivant sur
place, j’ai commencé par faire un méchant saut en voyant une douzaine de
centimètres de neige fraîche tombée la veille... pendant qu’il tombait
seulement deux petits centimètres dans la région Montréal.
En trois mots: vive
les Laurentides!
Après un arrêt au
chalet d’accueil du réseau Sainte-Adolphe-d’Howard, pour acheter mon billet
d’accès, j’ai repris ma voiture et j’ai roulé jusque là où commence la
Canadienne, au nord du village et de l’immense lac Saint-Joseph. On a eu la
bonne idée d’aménager un grand stationnement à l’entrée de la piste.
On peut aussi se
rendre jusque-là en ski, à partir du chalet d’accueil, en empruntant un sentier
facile qui traverse le lac Saint-Joseph. Mais disons que je voulais conserver
mon énergie pour la Canadienne.
Il fait un froid
sibérien aujourd’hui, mais heureusement la Canadienne possède un système de
«chauffage»: dès qu’on entre dans le bois, on se met à grimper et ça continue
presque sans interruption pendant trois kilomètres jusqu’au refuge Charles D.
Campbell ! Disons que dans la grosse poudreuse, ça donne chaud !
Contrairement à ce
que je pensais, La Canadienne est entretenue mécaniquement. «Mais pas souvent»,
m’a toutefois dit un skieur que j’ai croisé. Chose certaine, c’était magique de
skier aujourd’hui sur un fond bien damé recouverte d’une généreuse couche de
neige fraîche.
Splendide à
l’extérieur, spartiate à l’intérieur. Voilà comment je décrirais le refuge
Charles D. Campbell. J’ai dîné là avec un couple et leur petite fille, et
on a longtemps grelotté avant que le petit poêle à bois du refuge finisse par
réchauffer l’atmosphère.
J’ai bien failli
rebrousser chemin après ça... mais heureusement j’ai plutôt décidé de pousser
plus loin sur la Canadienne. «Heureusement» parce que la piste devient très
agréable après le refuge. On enchaîne les montées et les descentes modestes
dans un extraordinaire paysage montagneux et forestier.
J’ai fait un autre
trois kilomètres avant de battre en retraite vers ma voiture. J’ai fait du ski
fantastique dans la poudreuse. Mais il faudrait me payer cher pour que j’aille
skier là quand les conditions sont rapides et glacées. Certaines descentes doivent
être alors carrément dangereuses.
1 commentaire:
J'ai skié la Canadienne aujourd'hui. Moi aussi dans la poudreuse jusqu'à l'intersection vers Ste-Agathe-des Monts. WoW. Quelle belle piste. En 2003, je m'était promis de ne jamais y retourner. J'ai l'impression qu'on a élargi les pistes. Dans des conditions rapides, il faut très bien maîtriser la descente avec courbes parfois corsées mais cette piste n'a rien à voir avec celle qui m'avait terrorisé en 2003. Paysages spendidles. L'entretien s'est amélioré de beaucoup depuis le début de la saison. Cette année, j'ai skié ici dans toutes les pistes à 4 reprises et j'ai bien apprécié. Cependant, quand on indique intermédiaire, ça correspond plus à expert selon la classification des autres centres environnants. :) Il y a du défit à St-Adolphe et du ski très sportif ! Benoit de Laval
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