J’ai choisi une drôle de journée pour donner une «seconde chance» aux sentiers de Saint-Adolphe-d’Howard. C’est déjà le printemps dans les Laurentides et les conditions se sont considérablement détériorées ces derniers jours. Dans ce temps-là, mieux vaut s’en tenir aux pistes faciles et planes comme le P’tit Train du Nord et le Corridor Aérobique. Et se tenir loin des sentiers très accidentés comme ceux qu’on trouve à Saint-Adolphe d’Howard.
N’empêche, j’ai fait une assez belle randonnée d’une dizaine de kilomètres qui m’a presque totalement réconcilié avec l’endroit.
J’étais allé skié à Saint-Adolphe-d’Howard il y a quelques années et j’avais été «traumatisé» par le sentier La Sapinière, une boucle de quatre kilomètres que j’avais trouvé très difficile et surtout casse-cou. Je me rappelle quelques descentes étroites et tortueuses où je me suis planté solide. Mettons que c'est «débutants s'abstenir».
Cette fois, j’ai exploré les quatre sentiers qui se trouvent à l’est de la route 329 et du chalet d’accueil. Il y a une belle balade de niveau intermédiaire à faire de ce côté-là – si on oublie une descente ridiculement difficile terminant le sentier Corbeau.
Je n’étais pas parti pour beaucoup m’amuser. Le premier kilomètre du sentier Corbeau était dur comme de la roche et raboteux.
Mais passé ce petit refuge, j’ai frappé le gros lot: de la neige fraîche tombée après la pluie de cette semaine. Un seul skieur était passé avant moi et c’était un vrai plaisir de glisser dans cette poudreuse recouvrant une base très ferme.
Plus tard, au chalet d’accueil, on m’a expliqué que le responsable de l’entretien avait rebroussé chemin au refuge, voyant qu’il faisait plus de mal que de bien. Bonne idée...
Dans ce coin-là, il y a deux sentiers qui forment des boucles en terrain montagneux et une piste plus plane qui débouche sur le lac Saint-Joseph.
Je suis rentré de bonne humeur même si j’ai dû enlever mes skis pour descendre l’effroyable descente finale. Je n’ai pas osé aller me frotter à nouveau à La Sapinière après ça. Ce sera pour une journée de bonnes conditions.
Il n’y a pas de casse-croûte dans le chalet d’accueil de ce centre-là et ça m’a permis de vivre le meilleur moment de ma journée. Après avoir inspecté le «centre-ville» du village, je me suis ramassé dans cette drôle roulotte abritant le casse-croûte Le Coin.
Le snack-bar appartient au même couple depuis 1975. Ils m’ont raconté que leur roulotte a été pendant longtemps... une église. La preuve...
Dans les années 50 et 60, c’était la chapelle itinérante pour le Père Paul-Émile Aquin, alias «Le Bon Dieu en taxi». Le Québec était très catholique à ce moment-là. Et la mode des «Drive-In» battait son plein. Le Père Aquin avait eu l’idée de combiner ces deux tendances-là.
Au départ, il faisait la tournée des postes de taxi avec une roulotte convertie en chapelle pour permettre aux chauffeurs d’assister à la messe.
Ensuite, si je comprends bien, son affaire a pris de l’ampleur et il s’est mis à célébrer des messes auxquelles on venait assister en voiture. Il officiait dans la nef vitrée de la roulotte qui était garée dans un stationnement de centre commercial. Les deux hauts-parleurs qu'on voit sur la photo permettaient aux automobilistes de suivre le service. Il paraît que ça marchait fort. La station de radio CJMS diffusait même une des messes du Père Aquin tous les samedis.
L'aventure e a pris fin en 1969 et la roulotte a atterri à Saint-Adolphe-d'Howard pas longtemps après. En un mot: incroyable. Je vais retourner skier à Saint-Adolphe-d'Howard un de ces jours juste pour revisiter cette relique d'une autre époque.
2 commentaires:
wow, j'ai adoré les informnations au sujet de l'église-roulotte! La saison 2012/13 commence aujourd'hui nord de Québec et dans Charlevoix...
fermer et a vendre aujourd'hui.
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