Il faisait presque dix degrés quand on est débarqué au pied d'une montagne sans nom, dans le secteur des Laurentides où serpente le chemin du Nordet.
On suivait un guide qui lui avait un plan parfait pour un printemps hâtif: rallier le refuge de l'Appel en passant par un flanc nord où il y avait encore de la neige.
On a trouvé un endroit pour échouer notre auto. On a embarqué sur nos skis dans l'embouchure d'un large chemin forestier qui montait dans la montagne sans nom.
À l'entrée du chemin, il y avait quatre camionnettes étrangères. Une bande de pillards de neige ontariens partis en razzia à cheval sur des motoneiges.
On a suivi leurs traces sur le chemin forestier, pris un peu d'altitude, fait une petite descente d'agrément, puis piqué à travers bois vers autre chemin forestier.
Celui-là là était plus ancien, envahi par la végétation. Il formait un étroit corridor blanc que les pillards de neige n’avait pas découvert.
C’était notre passage vers le sommet. On a monté dedans jusqu’à la hauteur d’un sentier encore plus étroit par où on s’esr faufilé jusqu’au refuge de l’Appel.
On a trouvé la cabane baignant dans une mare de soleil. De l'autre côté du lac se dressait le sommet de la montagne Blanche où on entendait gronder les montures des pillards de neige.
Peu importe, mon guide avait un autre plan: retourner sur le flanc nord de la montagne sans nom et partir en quête de belle neige où faire des virages.
On a pris le chemin du sommet. Puis on a basculé du côté nord et on s’est retrouvé prisonnier.
On était tombé dans un piège. Une barrière de forêt dense hostile au ski. Une jungle où il fallait descendre en encaissant des coups de branches et en braquant nos skis pour éviter que la gravité nous emporte et nous jette contre un arbre.
On s’est battu jusqu’à émergé de l’autre côté. Et on a découvert le trésor qu’on cherchait.
Une superbe pente peuplée de grands feuillus clairsemés que mon grand chapeau et moi allions pouvoir dévaler sans risquer de s’accrocher dans la végétation.
On n’était plus à l’aventure, plutôt en vacances. On s'est encanaqué sur cette île déserte à flanc de montagne. On a dansé autour des arbres. On s'est étalé en virages sur la plage à leurs pieds. On a crié comme des primitifs. On est remonté au lieu de rentrer vers la civilisation. On a étiré la journée au maximum pendant que le soleil déclinait à l'horizon.
La montagne sans nom nous avait révélé son secret. Je l’ai ajouté sur la carte aux trésors de ski que je conserve dans ma tête, cachée dans mon chapeau.
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Le chemin forestier par où on a pris le bois avait été motoneigé mur à mur. |
Belle petite descente qu'on a fait pendant qu'on montait dans la montagne. |
Skindiana Jones admire la couverture de neige. |
Le chemin forestier qui nous a mené vers le sommet. |
Le refuge de lac de l'Appel en plein printemps. |
Notre guide de la journée en plein virage. |
Skindiana Jones a laissé sa trace! |
À quand sa prochaine aventure? |