31 janvier 2025

Les pentes perdues du mont Gabriel


Les pentes perdues du mont Gabriel fait partie des endroits où je me sens chez moi tout en jouant les squatters. 

Je ne suis pas le seul. Les skieurs sont nombreux à fréquenter ce spot plus ou moins secret, et plus ou moins légal, pour faire des virages dans la neige vierge.

Dans le bon vieux temps, cette station de ski alpin était plus plus vaste qu’aujourd’hui.

Les deux pentes  abandonnées sur la colline au nord de son chalet d’accueil sont les vestiges les plus visibles de cette époque; mais il y avait aussi des pistes et une remontée de l’autre côté de cette colline.

C’est du côté de cette «face cachée» que je me sens chez moi sans l'être. 

Au fil des années et des sorties, j'ai appris à bien connaître ce versant et les  pistes abandonnées qu'il cache.

Il y a celle qui descend tout droit la centaine de mètres de dénivelé de la colline et où il y avait autrefois une remontée. 

Il y a ma préférée, celle qui part du côté droit de l'ancienne remontée et fait quelques virages avant d'aboutir à un replat où on est complètement immergé dans la montagne. Et il y a celle qui part à gauche de la remontée et contourne un sous-bois où on peut s'aventurer. 

On ne visite pas ces pentes perdues sans photographier l'ancienne remontée mécanique.

Fiston dans ma pente perdue préférée.

Notre dernière descente nous a ramené  à la civilisation.

Les pentes perdues du mont Gabriel attirent les skieurs en quête de poudreuse. Pour cette raison, mieux vaut visiter l'endroit tout de suite après une bordée, idéalement un jour de semaine, question d'avoir de la neige vierge à se mettre sous les skis. 

C'est ce qu'on fait cet après-midi, mon fils et moi. On a croisé trois autres skieurs qui faisaient du «ski de montagne» avec leurs peaux d'ascension et leurs fixations débrayables. 

Nous on était en gros skis à écailles, en fixations trois pines et en bottes en plastique de télémark. Pour moi, c'est l'équipement idéal pour profiter d'un cent mètres de dénivelé. On a fait sans difficulté trois montées par l'ancienne piste la moins abrupte par une journée où nos écailles accrochait bien dans la nouvelle neige. 

Pour rentrer, on s'est laissé happer par la piste abandonnée qui surplombe le stationnement principale et le chalet de la station de ski alpin. C'était une première pour moi et ça va devenir une tradition!

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30 janvier 2025

La Bruce Jacks du côté de Sainte-Agathe


J'ai fait aujourd'hui ma première vraie randonnée sur le sentier Bruce Jacks en le prenant par le club de plein air de Sainte-Agathe et en parcourant sa portion la plus au sud. 

Bruce Jacks, c'était le vrai nom de l'homme à qui les sentiers Bruce Jack et Bruce Jacks rendent hommage. C'était un médecin et un habitué de la Traversée des Laurentides qui a trouvé la mort dans un accident de la route dans les années 80.

Longue de 35 kilomètres, la Bruce Jacks relie le réseau du club de plein air de Sainte-Agathe aux pistes de L'Interval en passant par Sainte-Lucie-des-Laurentides. C'est d'ailleurs le club de plein air de Sainte-Lucie qui travaille à revitaliser ce lien et qui a eu la bonne idée de le rebaptiser Bruce Jacks. 

À Sainte-Agathe, l'entrée de la Bruce Jacks e trouve à l'extrémité nord du sentier Bruce Jack et au sommet d'une colline. Une jolie pancarte-souvenir signale l'endroit.

À partir de là, la Bruce Jacks commence par dévaler la dite colline par un nouveau tracé où on skie en mode survie. 

Ce versant-là de la colline est abrupte et la piste dégringole là-dedans en zigzaguant parmi les creux et les obstacles. J'ai rarement eu aussi peu de plaisir à descendre 90 mètres de dénivelé.

Merci au club de plein air de Sainte-Lucie pour cette bio en pleine forêt.

Ça parait plus ou moins sur ma photo, mais il y a de la pente dans ce bout-là.

Quelqu'un d'autre que moi avait fait ses traces-là.

C'est un enjeu de droit de passage qui a forcé l'aménagement de ce passage chaotique. On peut espérer qu'il va s'améliorer au fil du temps et du travail des bénévoles du coin. Mais pour l'instant, c'est une épreuve tant en descendant qu'en montant!

Après la colline, la Bruce Jacks emprunte le trajet de l'ancien sentier de randonnée Par Monts et Vals pour filer vers le nord jusqu'au chemin Ladouceur. On fait du bon ski dans ce coin-là même si le tracé est cahoteux par bout. 

Après le chemin Ladouceur, le sentier longe une vaste carrière de sable avant de replonger en forêt pour continuer en terrain plat vers Sainte-Lucie-des-Laurentides. 

J'ai rebroussé chemin pas loin après la carrière. Et sur le chemin du retour j'ai croisé un sympathique résident du coin. Dans ce bout-là, la Bruce Jacks passe chez lui. Je n'ai pas pensé à le remercier sur le moment, alors je le fais ici. Merci Michel! 

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Après la dégringolade de la colline, le sentier devient plus agréable.

Les balises comme celle-ci sont encore rares dans le bout que j'ai fait.

Les rubans roses à points noirs, c'est la Traversée des Laurentides qui va passer par là!

Ma plus belle photo de carrière en carrière

Jolie section au nord du chemin Ladouceur.


28 janvier 2025

Un tour du parc Terra-Cotta


Il faut se lever de bonne heure pour devancer les promeneurs du West Island dans les parcs de leur voisinage. 

Je me suis pointé au parc Terra Cotta de Pointe-Claire un peu après midi aujourd'hui. Et j'ai skié dans des sentiers où la petite neige tombée pendant la nuit avaient déjà bien remplis de traces de pas et de pattes. 

Le parc Terra-Cotta est un îlot boisé de 40 hectares qui se trouve sur le site d'une ancienne carrière d’argile. 

Il n'y a pas de sentiers réservés au ski dans cet espace vert. Quand j'y vais, c'est avec mes skis nordiques et en m'attendant à glisser sur de la neige piétinée. 

 Le parc exigu, mais intéressant. Il est traversé par un ruisseau qui coule dans un ravin. Il cache une petite clairière semée d’herbes hautes. Il est pimenté de quelques escaliers qu'il faut contourner quand on est à ski. Et il jouxte un grand plateau sportif où on peut promener pour prolonger sa randonnée.allonger un brin sa randonnée. 

Rien d'autre à ajouter, mais j'ai quand même réussi à faire  deux heures de ski en explorant de fond en comble le parc. C'est quand même bon signe.

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Ça ressemblait pas mal à ça partout dans le parc.

Le seul autre skieur que j'ai croisé.
La petite clairière au milieu du parc.
Le ruisseau dans son ravin.

Avec un peu plus de neige,  je m'essayerais...

La plaque en bois a été installé par la famille, l'autre par une bonne âme anonyme. Voir ici

26 janvier 2025

Dans les griffes du Diable Vert


Les skieurs de fond hors-piste des Laurentides l'ont plus facile que la moyenne.

Ils skient dans une région sillonnée de sentiers réservés à leur usage exclusif, où ils peuvent envoyer promener les promeneurs à pied qui gâchent leur neige. 

Ailleurs au Québec, quand on veut skier dans de la neige qu'aucune machine n'a travaillé, il faut presque toujours s'aventurer dans des sentiers partagés qui voient surtout passer des marcheurs et des raquetteurs. 

C'est ce que j'ai fait aujourd'hui avec ma blonde à la station de montagne du Diable Vert dans l'arrière-pays de Sutton. 

Tous les sentiers qu'on a emprunté avait un «chemin de marcheurs» en plein milieu. Mais en gros ski larges comme nos Kom, ça ne pose pas vraiment problème. Et on a fait du bon ski en profitant de plusieurs bonnes descentes et de la neige vierge en bord de piste. 

Le genre de conditions qu'on a trouvées aujourd'hui.

Un pont, une fille.

Ma demoiselle dans une bonne descente sur le sentier Jaune,

On a eu droit à du soleil pendant un petit cinq minutes

J'aime beaucoup la configuration de ce réseau de sentier tracé à flanc de montagne.
Oubliez la longue randonnée: au Diable Vert on skie plutôt en «viraillant» dans un dédale où on n'est jamais loin de son point départ et d'une bonne descente.

Pour mes gros skis et moi, c'est une combinaison gagnante Et pour ma blonde qui passe vite du stade «oh wow quelle belle place!» au stade «oh là je veux rentrer», c'est idéal. 

Au Diable Vert, toutes les randonnées finissent en force. On sort du bois, on pénètre dans un grand en champ en pente d'où on a une vue géniale sur les montagnes des environs, on va saluer le grand coq en bois planté au milieu de la prairie, on pense à La Mélodie du Bonheur, puis on fait une dernière descente en faisant sa trace dans la neige vierge.

Les endroits où on peut faire du ski nordique en toute légalité sont plutôt rares dans les Cantons de l'Est. En voici un qui vaut largement le 7,50$ qu'on nous demande pour y mettre les skis.

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Ma sortie du bois.

Deux coqs à crête rouge.

Au Diable Vert, sûr que les boeufs ont des cornes!

24 janvier 2025

Une visite au Cap aux Bleuets

J'avais envie d'inconnu et j'en ai trouvée dans la colline du Cap aux Bleuets. 

Cette colline-là se trouve à l'extrémité ouest du lac Sauvage, qui lui se trouve au sud de la route 117 dans le bout de la station de ski du mont Blanc. Un coin des Laurentides pas mal moins fréquenté que la moyenne.

Le Cap aux Bleuets ne s'appelle pas comme ça pour rien. Culminant à 480 mètres d'altitude, la colline possède un sommet en forme de cap rocheux qui donne sur le lac Sauvage et les collines au nord.

C'était mon objectif de la journée. J'ai chaussé mes skis à l'extrémité sud-ouest du chemin qui contourne le lac Sauvage. On trouve là le point de départ d'un sentier de randonnée par lequel on peut rallier le sommet en parcourant un peu plus d'un kilomètre et en grimpant environ 150 mètres.

On est sur un lot appartenant au gouvernement du Québec de ce côté de la colline. Mais j'ai quand même eu la surprise de trouver le sentier damé à la machine. On m'a dit que c'était l'initiative d'un résident du coin. 

Je dis «le» sentier mais en fait il y en a deux qui partent d'un large chemin au pied de la colline et qui finissent par se rejoindre au sommet. J'ai fait une bonne partie de ma montée par le moins skiable des deux pour admirer l'incroyable falaise qu'il longe.

Première fois que je skiais dans pareil défilé

Un glaçon des ligues majeures.
Le lac Sauvage dans son écrin montagneux.

La vue du sommet de la colline est splendide. On est sur un vrai cap rocheux qui doit souvent être exposé même en plein hiver. Le roc n'était pas loin sous mes skis.

Le sentier continue après le sommet et redescend la colline par son autre versant. On m'a toutefois expliqué qu'on est sur des terrains privés de ce côté-là. 

Sur mes gros skis Kom et en bottes de plastique, je me suis beaucoup amusé en redescendant par où j'étais monté. J'ai fait de la vitesse sur le sentier damé. J'ai trouvé une bretelle en pente remplie de poudreuse. Et j'ai fait quelques remontées pour faire durer le plaisir.

Je ne sais pas si je vais retourner un jour au sommet de cette colline. Mais je suis bien content d'avoir vu au moins une fois cette vue-là! 

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Moment de descente hors-piste à partir du sommet.

Les conifères du sommet m'ont fait penser à la Gaspésie.

Mes plus beaux virages dans la poudreuse de la journée.

En explorant un court sentier en contrebas du sommet, je suis tombé sur cette vue sur le lac.

19 janvier 2025

Vive la Forêt Héritage

J'ai toujours eu un fort faible pour les sentiers de ski de la Forêt Héritage à Sainte-Anne-des-Lacs. Et depuis qu'ils ne sont plus entretenus à la machine, ils me plaisent encore plus. 

Oui, on ne trouve qu'une dizaine de kilomètres de sentiers de ski dans cette enclave de forêt protégée par l'organisme Héritage Plein Air du Nord. Non, ces sentiers-là ne comportent pas de grosses descentes et de montées à l'avenant. Mais ce réseau est devenu mon favori dans les proches Laurentides, entre Saint-Jérôme et Saint-Sauveur. 

L’entrée principale de la Forêt Héritage se trouve sur le chemin Fillion à Sainte-Anne-des-Lacs. On trouve là un petit stationnement qui se remplit vite les fins de semaine. Mais il y en a un autre, plus grand, pas trop loin sur la même rue.

Je suis parti de là ce matin avec ma blonde sur des pistes parfaites pour une sortie de couple tranquille ou initier quelqu'un aux joies du ski nordique sur neige naturelle uniquement tracée à pas de skieurs.

On a passé le plus clair de notre temps sur la piste Rouge, une boucle de quatre kilomètres tracée au flanc de deux collines séparées par un ruisseau et grand marais. 

Quelque part sur le sentier Rouge.
Un abominable homme des bois.

Oups, faut que je l'attende!

Le ruisseau Marois et le vaste marais où il méandre.

C'est mon sentier préféré dans la forêt parce que c'est le plus accidenté. Le relief reste modeste, on a droit à quelques belles petites pentes amusantes à négocier, surtout si on fait la boucle dans le sens des aiguilles d'une montre. 

La meilleure de ces petites descentes se trouve sur la piste Rouge, entre les points de repères H45 et H41. Elle m'amuse surtout parce qu'elle nous fait tourner sur une passerelle accrochée à flanc de falaise qui me donne l'impression d'être un train dans un western. 

Les autres sentiers de ski de la Forêt Héritage sont plus placides, mais ils sont pittoresques et méritent tous une petite visite. 

Chose certaine, on a fait une sortie fantastique dans ce réseau-là aujourd'hui. Mais ça, nos photos le racontent mieux que mes mots...

La fameuse passerelle qui nous fait tourner comme un train des neiges.

Belle petite pente sur le sentier Rouge.

Bel exemple de sentier partagé partagé comme du monde.

Toujours le fun d'avoir ma photographe dans le bois.

Oups, faut que je l'attende encore!

Bonsoir il est parti!

18 janvier 2025

Pour l'amour du ski

Après quelques sorties de couple et quelques sorties père-fils, je m’en allais faire une sortie de gars.

On s'en allait skier à cinq. Jean-Paul, Éric, Martin, Dominic et moi. En partant de chez Jean-Paul qui nous avait invité pour nous montrer son oeuvre. 

Jean-Paul ne s'appelle pas vraiment Jean-Paul. Comme d'autre ont un nom de guerre, ce gars-là a un nom de skieur. Qui est ausi devenu son nom d'artiste.

Je suis arrivé en retard chez lui. Il avait déjà pris le bois avec les autres. Mais je savais vers où pointer mes skis pour les trouver.

J’ai pris le sentier Maple Leaf, pris la Sheppard à travers le petit lac Cochand, monté la Munson, bifurqué sur la Cook. Et je les ai trouvés en orbite autour d’une immense roche erratique, excités comme des ti-gars par le ski qu’ils étaient en train de faire.

On était au flanc d’une colline qui se trouve en territoire public. Chez personne. Et donc pas chez mon ami.

Mais c’est sur ce flanc de colline que s’étalait son oeuvre.

Les premiers mètres du couloir le plus facile.

Ma première descente de la journée.

Oups...

Des couloirs de descente qu’il avait nettoyés pendant l’été, à la sueur de son front tout le tour de la tête, avec un peu d’aide de ma part et d’autres, en coupant de la fardoche et en écartant les troncs d’arbres tombés. Des balises faites avec des lames de débrousailleuse peintes en jaune et signés Jean-Paul Croteau.

Un projet fait sans la bénédiction d’aucune autorité, mais avec amour. L’amour du ski. 

Les couloirs de descente dégagées par mon ami se divisent en deux groupes. Il y a ceux qui partent du sommet du mont Great Bear, qui sont plus chaotiques et difficiles. Et il y a ceux qu'on prend à mi-montagne, près de la grosse roche, qui sont plus abordables. 

Dans ceux-là, on a une cinquantaine de mètres de dénivelé pour s'amuser à faire des rivages parmi les arbres et les caprices du terrain.

J'ai joint la gang de gars. On a enchaîné les descentes en remontant par le sentier Munson. Puis notre hôte a sorti un petit réchaud à gaz et fait chauffer des saucisses. J’en ai mangé deux en parlant de ski avec des gars de ski.

Je ne sais pas ce que l’avenir réserve à l'oeuvre de mon ami. Quand elle s’est ébruitée, la nouvelle de son existence n’a pas fait que des heureux. Le ski dans l’arrière-pays des Laurentides est une espèce menacée, et tout le monde ne s’entend pas sur la façon de favoriser sa survie.

Je sais toutefois que l’amour du ski coule dans les veines de mon ami et de ceux qui auraient préféré qu’il s’abstienne.

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Jean-Paul en position d'attaque

Éric dans un moment de grâce.

Dominic qui étudie une situation.

Martin en plein contrôle.
Et moi qui passe proche du photographe.