12 janvier 2025

Une colline à Philipsburg


C'est une colline que j'avais repérée en faisant du vélo cet été. 

Vous l'avez peut-être déjà remarquée en allant au Vermont. Elle se trouve tout juste à l'est de la route 133, presque sur la frontière canado-américaine, entre Philipsburg et Saint-Armand.

Il y a une réserve naturelle dans cette colline, et aussi des sentiers qu'on peut emprunter à pied, en raquette ou en ski.

La réserve est un sanctuaire d'oiseaux qui porte le nom d'un certain George Montgomery. Les sentiers courent au sur le flanc et passent par ses deux sommets qui atteignent à près 100 mètres.

Le point d'accès de ce petit réseau se trouve sur la route 133. Une bretelle en terre battue donne accès à petit stationnement pas vraiment aménagé. 

J'ai eu l'impression que ce stationnement n'était pas déneigé, et je ne sais pas si je m'aventurais là-dedans en deux roues motrices après une grosse bordée. 

La crèche à l'entrée des sentiers.
Le sentier par où j'ai pris le bois avec la colline en arrière plan.

Une belle section du sentier Rouge.

Aujourd'hui, toutefois, j'ai eu le problème inverse.

 Mauvais calcul de ma part: j'ai trouvé à peine assez de neige pour skier quand je suis arrivé là. Un plus sage que moi aurait sans doute renoncer. Mais moi j'ai plutôt demander pardon d'avance à mes vieux skis Kom et je les amené encaisser quelques nouvelles égratignures. 

J'ai fait du ski correct, sans plus, mais je vais sûrement remettre ça avec ma blonde par une journée plus neigeuse. C'est en plein son genre de place. Cinquante mètres de dénivelé, pentes douces, beau paysage... 

Le Bleu, le Vert, le Rouge, Le Jaune. Voilà comment s'appelle les sentiers du sanctuaire.

Le sentier Rouge est celui que j'ai eu le plus de plaisir. Côté sud du sanctuaire, près de la frontière, il passe par un chemin d'ancien érablière très propice au ski jusqu'à un cabane située près du sommet de la colline. 

La cabane au sommet de la colline a connu de meilleures jours.

Au sommet, on est sur une crête rocheuse escrapée.

Les sentiers sont bien balisés de flèches de couleur.
Ce sentier-là devient toutefois plus tortueux et accidenté en redescendant la colline du côté nord. J'étais content d'avoir poussé jusque-là parce que trajet passe sur une crête rocheuse hérissée de cèdres. Mais faute neige, il a fallu que je marche un bon bout pour descendre du sommet.

À ma grande surprise, j'ai croisé deux autres skieurs pendant ma tournée des lieux. 

Un couple qui, parti de chez un ami, parcouraient eux aussi les sentiers au péril de leurs skis. Sinon c'était tranquille dans ces sentiers peu connus. Je n'ai croisé que deux ou trois marcheurs.

On est tout juste dans les Cantons de l'Est dans ce coin-là, et cette colline marque le début des Appalaches. Hâte de la revoir sous une plus grande quantité de neige. 

CLIQUEZ ICI pour voir le secteur sur Openskimap.

C'était ma deuxième fois sur la frontière canado-américaine en ski.

La frontière en direction est....

Et la frontière en direction ouest.

Belle petite pente douce sur le sentier Bleue.

Il ne fallait pas appuyer trop fort sur ses skis aujourd'hui!

11 janvier 2025

Mon sermon sur la colline


L'ancien abbaye d'Oka est flanqué d'une colline a fait de moi un apôtre. 

C'était il y a quelques hivers. Je sillonnais la colline sur mes gros skis Kom, montait, descendait, viraillait, suivait parfois un sentier, coupait parfois à travers bois, m'amusait comme sur une grosse montagne en tirant le maximum d'une toute petite.

C'était clair que je faisais mon genre de ski préféré. Mais ce qui était moins clair, c'est quel genre de ski c'était.

Je ne faisais pas pas du ski de fond. Je ne faisais pas du ski alpin. Je ne faisais pas du ski fond hors-piste. Et je ne faisais pas non plus du ski de montagne comme les fidèles aux peaux d'ascension. 

L'épiphanie m'est venu à un moment où je ralliais le sommet de ma colline. 

J'étais sur une colline. Donc, je faisais du ski de colline. Alléluia! J'avais trouvé!

Depuis, je répands de mon mieux la bonne nouvelle.

En vérité, je vous le dis, il faut se convertir au ski de colline. Parce qu'au Québec, les vraies montagnes sont rares et les collines innombrables. Parce que faire du ski sur le plat est un presque péché. Parce qu'avoir de l'équipement «passe-partout» facile à manier en terrain accidenté, toujours loin des dameuses à gaz, souvent proche de la maison, est une bonne façon de lutter contre le réchauffement climatique et s'adapter à nos nouveaux hivers en dents de scie. Et parce que c'est le fun, tout simplement. Amen...

J'arrête ici mon sermon. Mais je pourrais continuer. 

Le pèlerinage que j'ai fait aujourd'hui avec ma blonde sur la colline où j'ai eu ma «révélation» n'a fait que raviver ma foi. Non, la colline n'était pas à son meilleure pour cause de manque de neige. C'était défendu de couper à travers bois. Mais on a trouvé le moyen de s'amuser dans les sentiers où on trouve quelques bonnes petites pentes. 

Je m'accuse toutefois d'avoir ajouter quelques nouvelles égratignures sous mes skis. Mais à chaque religion ses stigmates... 

 

La couverture était mince, mais c'était de la belle neige nouvelle.

Un des sentiers où j'ai vu la lumière.

09 janvier 2025

Dans le tordeur du mont Sutton


J'ai amené mon fils et son ami Allan skier dans la tempête au mont Sutton et je rentre avec l'impression d'être passé dans le tordeur. 

C'est exigeant de descendre des pistes difficiles dans de la grosse neige où le passage des skieurs créent des creux et des bosses. Tellement que j'ai passé la dernière heure de ma journée dans les pentes douces de la «zone famille» de la station où il restait encore beaucoup de poudreuse vierge en fin de journée. 

Mettons que je vais bien dormir...

05 janvier 2025

L'esprit Jackrabbit


J'ai pris le bois pour trouver un homme ce matin. Et j'ai fini par aussi trouver une femme.

Le 5 janvier 1987, Jackrabbit Johannsen, le père fondateur du ski de fond au Québec, s'est finalement fait rattraper par la mort à l'âge à peine croyable de 111 ans. Et moi, depuis quelques années, je fais autour de cette date ma «randonnée «Jackrabbit» pour me donner une raison d'écrire à son sujet.

À défaut de croiser son fantôme aujourd'hui, j'espérais débusquer un de ses héritiers spirituels: l'infatigable Normand Pion, un gars qui vit ses hivers au rythme du célèbre cri de ralliement de Jackrabbit: «Ski! Ski! Ski!».

Je savais que Normand amenait un groupe de skieurs dans les sentiers du club de plein air de Sainte-Agathe. Je me suis pointé au refuge de l'Alpage à l'heure du lunch... et bingo! j'ai trouvé mon homme et sa gang! 

Normand tel que je l'ai trouvé au refuge de l'Alpage.

La gang à Normand pour cette journée.

L'hiver était en grande forme aujourd'hui au nord de Sainte-Agathe.

Je suis un skieur solitaire dans l'âme. Normand est plutôt un skieur rassembleur, exactement comme l'était Jackrabbit Johannsen à son époque. 

Dans la biographie de son père qu'elle a écrite, Alice Johannsen raconte à quel point son père aimait amener du monde en randonnée, partager sa passion pour ski et à raconter des histoires assis à une table entourée de skieurs.

Pour moi c'est ça l'esprit Jackrabbit. Et Normand fait partie de ceux qui le garde en vie. Lui aussi passe ses hivers à organiser des sorties de groupes, à guider des nouveaux skieurs et à skier en grosse gang pendant la Traversée des Laurentides. 

Je suis moins porté sur le ski de gang. Mais j'ai eu du plaisir aujourd'hui à parcourir quelques kilomètres avec une «gang à Normand» formée de skieurs aguerris et de débutants enthousiastes.

Ça m'a permis de faire une autre rencontre qui a éclairé ma journée. Avec Danielle, un lectrice de longue date qui, je dois dire, était vraiment contente de me croiser sur un sentier de ski. 

Il fallait que je suive ma gang, mais on a eu le temps de jaser un brin. Elle m'a raconté que mon blogue lui avait inspiré bien des randonnées de ski.

Ça m'a rappelé que moi aussi j'avais un peu l'esprit Jackrabbit. Je ne suis peut-être pas un rassembleur, mais j'aime partager ma passion en écrivant des kilomètres et des kilomètres de phrases sur mes sorties de ski. 

Merci Danielle de lire mes kilomètres de phrases et d'avoir été aussi contente de me voir!

Quand on skie en gang, on s'attend!

Quand on skie en gang, on descend chacun son tour!

Quand on skie en gang, on a du monde à photographier!

04 janvier 2025

Une cabane à Lantier

Le «gentleman skieur» que j'essaie d'être une fois par fin de semaine a frappé dans le mille en amenant sa dame en randonnée de ski jusqu'au refuge de la Dame. 

C'était dans les sentiers de ski de Lantier, un réseau municipal méconnu où on fait pourtant du très bon ski sans payer de frais d'accès.

Ces sentiers-là se trouvent au nord du village de Lantier. On peut y accéder par un point de départ situé au bout du chemin des Ostryers et en pleine forêt. 

De là, on est à moins de deux kilomètres de l'attraction principale des lieux: le refuge de la Dame, une belle cabane équipée d'un bon poêle à bois.

On a skié jusque-là dans de la belle nouvelle neige. Ma blonde a sorti notre thermos de macaronis. J'ai fendu une bûche pour avoir du petit bois, parti un feu qui nous a réchauffé pendant qu'on dinait. La grosse vie version cabane dans le bois.

Le point d'accès du chemin des Ostryers.
Ma dame sur la Bédard...

L'endroit parfait pour amener une dame...
Ma dame au coin du feu...
Un habitué des lieux m'a dit que les sentiers de Lantier sont damés «quelques fois par hiver» par la municipalité. On les a trouvé dans un état variable aujourd'hui. 

La piste La Bédard, qui nous a mené au refuge, avait vu passer une motoneige avant la pluie et la neige des derniers jours. Dans les autres sentiers qu'on a fait, on a plutôt trouvé une épaisse couche poudreuse reposant sur une croûte solide et uniforme. 

La glisse est bonne dans pareilles conditions.

Le terrain que traverse les sentiers est «juste assez accidenté pour ma blonde». Ça monte, ça descend, mais le relief reste modeste.

On a fait notre meilleur ski sur le sentier Du Côteau. Cette piste longue de seulement 600 mètres passe par le sommet d'une petite colline et comporte quelques belles petites pentes douces agréables à descendre.

On a frappé le gros lot sur la Du Côteau.
Une des belles pentes douces où j'ai fait des virages.

Les pistes de ski sont balisées de façon minimalistes et croisent quelques sentiers qui ne sont pas signalés sur carte du réseau. 

Un de ces sentiers a failli me voler ma blonde qui a pris le mauvais chemin pendant que je trainais derrière. 

Attention à ça, donc.

Personnellement, je ne prendrais pas la chance de me pointer à cet endroit avec des skis classiques et l'espoir de trouver des sillons bien moulés à la machine. Mais je vais sûrement retourner avec mes skis de fond hors-piste, après une bordée, pour trouver de la neige vierge et faire halte au refuge! 

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Aucune idée comment j'ai enneigé ma tuque...

Le refuge, c'est par là!

Vers la de notre randonnée, La Bédard avait vu passé quelques skieurs.